Android One : un an de casse-tête pour Google
Lancé il y a près d’un an, le programme Android n’a pas donné entière satisfaction à Google en matière d’adoption de son OS mobile dans les pays émergents.
Android One n’a pas donné entière satisfaction depuis son lancement en septembre 2014, à en croire Rajan Anandan.
Interrogé par le Financial Times, le directeur des opérations de Google en Inde et en Asie du Sud-Est reconnaît que les premières retombées du programme « ne sont pas à la hauteur des attentes ». Notamment en matière d’adoption des smartphones d’entrée de gamme dans les pays émergents… Ce qui constitue justement son principal objectif.
Officialisé en juin 2014, Android One réunit tous les maillons de l’industrie mobile, des fournisseurs de composants aux opérateurs télécoms en passant par les constructeurs. Sa mise en place doit permettre à Google de toucher des centaines de millions d’individus susceptibles d’accéder à Internet et dont à ses services en ligne.
La première impulsion avait été donnée en Inde, par le biais d’un partenariat avec Bharti Airtel. Le partenariat noué avec l’opérateur s’était ensuite étendu au Bangladesh et au Sri Lanka. Depuis lors, Globe, Smart et Sun Cellular ont rejoint l’initiative aux Philippines ; Telkomsel, en Indonésie.
Plus récemment, le terrain de conquête s’est étendu à la Turquie, en association avec General Mobile et Turkcell sur un smartphone de milieu de gamme compatible 4G.
Cet appareil, comme tous les autres figurant sur la liste officielle Android One, sont maintenus à jour par Google, qui gère le déploiement des updates tout comme l’implémentation logicielle initiale, avec une ROM « stock ».
Les partenaires – Acer, Alcatel One Touch, Asus, HTC, Intex, Karbonn, Lava, Lenovo, Micromax, Panasonic, Spice ou encore Xolo côté constructeurs, Qualcomm ayant emboîté le pas à MediaTek sur les semi-conducteurs – peuvent ajouter leurs propres services, mais les surcouches sont proscrites. Les constructeurs sont par ailleurs soumis à un certain nombre d’exigences hardware, parmi lesquelles la présence d’un tuner FM, d’une batterie amovible et d’un port microSD.
Google fait son marché en Inde
Android One étant voué à prendre une dimension mondiale, l’OS est adapté pour répondre aux spécificités de chaque pays concernant l’offre de contenus.
Au-delà de cette localisation, Google cherche plus particulièrement à adapter ses produits à la « réalité du terrain » concernant la qualité des connexions Internet. Dans la lignée d’une version allégée de son moteur de recherche, le groupe Internet cherche à rendre ses services professionnels plus accessibles afin d’amener « des millions de PME » en ligne.
En première ligne, le marché indien, caractérisé par une forte demande en mobiles d’entrée de gamme et théâtre d’une guerre des prix entre les constructeurs. Alors que les premiers modèles de smartphones lancés dans le cadre du programme Android One se sont monnayés pour l’équivalent d’une centaine de dollars, l’objectif à court terme est de diviser ce tarif par deux.
Google devra également résoudre ses problèmes d’approvisionnement, liés, selon Rajan Anandan, à des complications sur les chaînes de fabrication en Chine. Les investissements devraient augmenter en conséquence, pour soutenir un vaste programme de développement d’Internet en Inde.
Avec un potentiel d’un milliard d’internautes à l’horizon 2025 (d’après les estimations de Google), le pays revêt un intérêt stratégique pour les entreprises IT. Plus encore à l’heure où les marchés dits « matures » arrivent à saturation dans un contexte économique délicat.
Mais outre le défi de la bande passante, il reste bien des barrières à lever. Google s’intéressera en particulier à la publicité en ligne et à des segments-clés comme la recherche en ligne, où des start-up comme JustDial font de l’ombre à son moteur.
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