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Android Pay est lancé : qui pour en profiter ?

Top départ pour Android Pay.

La plate-forme de paiement mobile développée par Google est en cours de déploiement aux États-Unis. Elle s’appuie en partie sur le système de portefeuille électronique Softcard, fermé fin mars après la signature d’un accord avec AT&T, T-Mobile et Verizon Wireless, qui en étaient à l’origine.

Les trois opérateurs télécoms américains avaient monté leur coentreprise en 2010, sous la marque Isis, sur fond de crise avec les fournisseurs de services (dont Google avec son Wallet qui allait être lancé en 2011), accusés de profiter des réseaux mobiles sans contrepartie.

En vertu du partenariat signé avec Google, ils préchargeront Android Pay sur tous leurs smartphones équipés de la technologie NFC (« Near-Field Communication ») et du système d’exploitation Android, a minima en version 4.4 « KitKat ».

Ceux qui possèdent déjà un terminal compatible pourront télécharger l’application sur Google Play ou encore mettre à jour Google Wallet. Lequel deviendra, par la même occasion, un système de paiement P2P.

Les principaux émetteurs de cartes – en l’occurrence MasterCard, Visa, American Express et Discover – sont dans la boucle.

Certaines banques (voir la liste complète dans la contribution blog de Google) permettront par ailleurs d’intégrer des cartes dans Android Pay directement depuis leur application mobile. En sachant que le système acceptera également certaines cartes de fidélité et offres spéciales.

Le marché américain est une priorité pour Google au regard des prévisions d’eMarketer : 118 milliards de dollars de paiements par smartphone seront réalisés en 2018 dans les points de vente physiques, contre 3,5 milliards en 2014.

Les commerçants sont par ailleurs tenus d’accepter, au plus tard le 1er octobre 2015, les cartes à puce. Le renouvellement des systèmes de caisses est l’occasion pour eux d’accepter les paiements mobiles.

Un business model disruptif ?

A l’échelle de la planète, le potentiel est encore plus grand : Google revendique 1 milliard d’utilisateurs actifs pour Android et assure que son OS est installé sur 80 % des smartphones en circulation ; une estimation partagée par le cabinet d’études de marché IDC.

Le modèle économique du service pourrait redistribuer les cartes chez les acteurs du paiement mobile. Google se contenterait effectivement, à en croire le Wall Street Journal, d’exploiter des données de transactions (lieu, horaire, nom et numéro de téléphone du vendeur) et ne préléverait ainsi aucune commission. Par opposition à Apple, qui a négocié un montant fixe de 0,15 % pour chaque paiement par carte de crédit – et d’un demi-centime pour chaque opération par carte de débit.

Google aurait tenté de négocier le même type d’accord qu’Apple, mais se serait heurté à la standardisation, par les principaux émetteurs de cartes (Visa et MasterCard), de leur mécanisme de protection des clients, de sorte que ces derniers ne peuvent plus être prélevés par des tiers, hormis le vendeur évidemment.

Les experts de l’industrie estiment que si cette porte s’est fermée pour Google, de nombreuses pistes restent ouvertes. Le groupe Internet pourrait ainsi demander aux banques de promouvoir son service, voire de payer pour exploiter son logo. Ou encore monter des programmes de fidélité… qui pourrait produire en moyenne plus de 300 dollars de chiffre d’affaires par an pour chaque utilisateur.

Sur le volet technique, la validation des paiements pourra se faire via un code PIN, un mot de passe ou un schéma à reproduire à l’écran du smartphone. La prochaine version d’Android (6.0 « Marshmallow ») ajoutera la prise en charge native des lecteurs d’empreintes digitales.

Sur le principe de la tokenisation, lors de la transaction sans contact, ce n’est pas le numéro de carte qui est transmis au terminal de paiement, mais un « numéro virtuel » destiné à renforcer la sécurité. Alors qu’avec Apple Pay, ce numéro est produit par la puce Secure Element implémentée dans l’iPhone, avec Android Pay, il faut passer par le cloud (technologie HCE, pour « Host Card Emulation ») ; une connexion Internet est donc obligatoire.

On notera par ailleurs que la fonction de paiement dans les applications mobiles n’est pas encore implémentée. Elle le sera « plus tard dans l’année », selon Google. Concernant les montres connectées sous Android Wear, elles ne sont pas non plus éligibles… alors que l’Apple Watch fonctionne avec Apple Pay.

Crédit photo : LDprod – Shutterstock.com

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