Angela Merkel passe de l’iPhone au BlackBerry
Cherchant à sécuriser ses communications face aux écoutes de la NSA, la chancelière allemande change de smartphone.
En dépit de ses difficultés financières et structurelles, BlackBerry vient de recruter une cliente emblématique : Angela Merkel.
Désireuse de sécuriser ses communications face aux écoutes de la NSA, la chancelière allemande a remplacé son smartphone Apple par l’un des produits de la firme canadienne. En l’occurrence, le modèle Q10, doté d’un clavier physique. Un choix que ne pourra lui reprocher Barack Obama : interdit d’iPhone contrairement à ses filles, le président des Etats-Unis est lui-même client de BlackBerry depuis sa prise de fonction début 2009. Après de longues négociations dans la foulée de cette investiture, il avait été autorisé à conserver son téléphone mobile, alors que ses prédécesseurs avaient dû faire l’impasse.
Angela Merkel n’a pas été confrontée à ce même dilemme. Sa décision d’adopter BlackBerry est avant tout motivée par l’espionnage dont elle a été la cible comme 35 autres dirigeants dans le monde dans le cadre de la campagne d’écoute planétaire menée par le renseignement américain – et révélée par le lanceur d’alertes Edward Snowden. La chancelière s’en était plainté directement auprès de Barack Obama. Et l’administration allemande n’avait pas tardé à acheter 5000 terminaux BlackBerry, qui disposent en stadard du chiffrement 256 bits ou encore du routage des messages sur le réseau sécurisé du Canadien.
Le modèle Q10 d’Angela Merkel embarque aussi la solution de cryptage de l’entreprise allemand Secusmart. Il s’agit d’une puce visant à protéger les des oreilles et des yeux indiscrets toutes les communications électroniques de la dirigeante, y compris ses échanges de données avec l’intranet gouvernemental.
Un choix qui ne peut que réjouir John Chen. Il y a quelques jours, le patron de BlackBerry ironisait sur l’initiative de Google, qui, dans le cadre de sa conférence développeurs, avait annoncé sa volonté de renforcer la sécurité d’Android en tirant notamment parti de la technologie Samsung Knox. « Je suis ravi de cette première étape. La nécessité d’améliorer la sécurité d’Android était claire« , avait-il déclaré. Et d’ajouter : « [Cette initiative] confirme ce que BlackBerry a toujours dit sur les dangers potentiels auxquels sont confrontées les entreprises à l’ère du BYOD« .
Mais les éloges s’arrêtent là : « Alors que nous applaudissons Google et Samsung pour leurs plans, nous ne pensons pas que ce soit suffisant pour la tranquillité d’esprit des entreprises en matière de sécurité« , déclare aujourd’hui John Chen. Le dirigeant rappelle que si Knox se rapproche de la technologie Balance de BlackBerry, la solution de Samsung n’est activée « que sur 2 millions de terminaux » dans le monde, contre « plusieurs dizaines de millions » chez la firme canadienne.
Il n’en reste pas moins, comme le note Silicon.fr, que Samsung s’inscrit aujourd’hui comme le premier vendeur de téléphones au monde… et Android comme la plate-forme la plus utilisée en volume. A contrario, la part de marché mondiale de BlackBerry est tombée sous les 1% (source IDC) et semble désormais dévolue aux seuls usages en entreprise.
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