Dropbox qui s’est emparé de CloudOn (bureautique multiplateforme), Teradata qui a mis la main sur Appoxee (marketing mobile), Yahoo qui s’est offert ClarityRay (contournement des bloqueurs de publicité) et RayV (streaming vidéo) : les multinationales américaines du secteur high-tech ont faim de start-up israéliennes.
Cet appétit s’illustre aujourd’hui encore avec l’acquisition du discret Annapurna Labs par Amazon. Le groupe e-commerce a confirmé l’opération ce jeudi, sans en détailler les modalités financières. Le quotidien financier israélien Calcalist évoque des négociations autour de 350 millions de dollars. A en croire le Wall Street Journal, le montant pourrait même atteindre 375 millions de dollars « selon certaines conditions ».
Spécialisé dans les semi-conducteurs, Annapurna Labs a lancé son activité en 2011, sous la houlette de l’homme d’affaires Avigdor Willenz. Ce dernier avait déjà fondé, dans les années 1990, l’entreprise Galileo Technology, qu’il avait revendue à Marvell en l’an 2000, pour 2,7 milliards de dollars.
Accompagnée dans sa croissance par le fonds de capital-risque Walden International, la jeune pousse basée à Yokneam (dans le nord du pays) aurait déjà levé plus de 10 millions de dollars, lui permettant notamment d’ouvrir des bureaux en Californie (à San José). Elle bénéficierait aussi d’un soutien de poids, apporté en l’occurrence par le concepteur de puces britannique ARM Holdings.
Annapurna Labs ne communique pas sur ses développements actuels. Il s’agirait essentiellement de contrôleurs réseau destinés aux serveurs et aux systèmes de stockage, avec une promesse : un rapport performance par watt optimisé (traitement plus rapide des données tout en consommant moins d’énergie).
Ces technologies alimenteront l’offre d’Amazon Web Services. Le fournisseur de solutions cloud rattaché au groupe e-commerce aurait l’occasion d’optimiser le coût d’exploitation de ses data centers, qui servent désormais « plus d’un million d’entreprises » (avec 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014, selon l’analyste Gene Munster).
L’accord relatif à l’acquisition d’Annapurna Labs impliquerait aussi l’ouverture d’un centre R&D en Israël. C’est là qu’œuvreront les équipes de la start-up… laquelle ne communique pas sur la taille exacte de son effectif (signalé dans la fourchette de 11 à 50 employés sur sa page LinkedIn). Une campagne de recrutement est en cours. Parmi les profils recherchés, un ingénieur design et un développeur spécialisé Linux.
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Crédit photo : Stefan Glebowski – Shutterstock.com
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