En janvier dernier, Facebook rachetait la start-up américaine Branch et ses outils destinés à faciliter, sur Web et mobile, le partage de contenu et la discussion en petits groupes.
La jeune pousse avait notamment développé un service permettant de créer des communautés d’internautes pour approfondir un sujet donné : réunions d’experts en politique, débat entre écrivains, séance de questions/réponses avec des personnalités… Le concept avait séduit des entreprises et médias comme USA Today, SoundCloud, Buzzfeed et la chaîne hôtelière Hyatt, qui l’avaient intégré sur leurs sites Web respectifs.
A en croire le New York Times, qui s’appuie sur les témoignages de deux sources dites « proches du dossier », les travaux menés par les équipes de Branch (une dizaine de salariés, dont le CEO Josh Miller) depuis leur passage dans le giron de Facebook pourraient bientôt se concrétiser avec le lancement, dans les prochaines semaines, d’une application permettant d’utiliser le réseau social en tout anonymat. Il serait effectivement possible de s’y connecter avec un simple pseudonyme, sans renseigner sa véritable identité.
Cette initiative romprait avec la nature même de Facebook, qui a toujours proscrit les pseudos, officiellement pour lutter contre les dérives (spam, désinformation, propos intolérants, etc.), tout en se présentant comme une « vitrine numérique » mettant en valeur les relations de tout un chacun avec sa famille et ses amis.
L’ouverture d’une messagerie ainsi « anonymisée » irait néanmoins dans le sens des propos de Mark Zuckerberg. Le fondateur et principal dirigeant de Facebook avait annoncé, cet été, sa volonté de se concentrer sur la création d’espace de discussions privés « permettant des échanges que l’on ne pourrait pas avoir ailleurs » sur des sujets potentiellement sensibles*.
Des communautés comme reddit ont fait de l’enregistrement par pseudonyme l’une de leurs forces auprès des internautes désireux de protéger leur vie privée. Le phénomène se répand aussi dans les entreprises, où les équipes de développement peuvent échanger des informations en toute discrétion, hors des canaux de communication traditionnels.
Du côté de Facebook, on vient justement de lâcher du lest sur les pseudos. Depuis le 1er octobre, les membres de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bi et transsexuels) ont le droit de se connecter avec le nom qu’ils utilisent au jour le jour et non pas celui inscrit à l’état civil. Cette politique devrait s’élargir pour englober les juges, les enseignants, les travailleurs sociaux ou encore les victimes d’agression. Mais il faudra toujours renseigner son véritable patronyme pour créer un compte.
* Mark Zuckerberg a également annoncé songer à permettre l’intégration d’un système de connexion anonyme à Facebook via les applications tierces.
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