Antennes-relais : Les euro-députés préconisent plus de prudence
Les députés européens invitent les Etats membres à pousser des mesures de prévention et à mener des études scientifiques, quitte à vérifier « l’intégrité des chercheurs ».
Alors qu’en France, le débat autour du déploiement des antennes-relais reste très tendu, les parlementaires européens se sonr prononcés jeudi dernier en majorité (559 « pour », 22 « contre » et 8 « abstentions ») en faveur d’un rapport soumis par Frédérique Ries portant sur les effets des champs électro-magnétique sur la santé humaine et sur les mesures de prudence qui s’imposeraient.
Le rapport de cette euro-députée belge, membre de l’Alliance des démocrates et des libéraux, préconise une limitation du champ électrique à trois volts par mètre (V/m). Neuf Etats membres ont déjà franchi l’étape, sachant que la limite européenne actuelle est de plus de 40 V/m aujourd’hui.
D’autres mesures de prévention sont mises en avant : mener une « vaste campagne d’information » sur les bonnes pratiques de l’usage du téléphone mobile, éviter d’implanter des antennes-relais ou des lignes haute tension à proximité de lieux publics sensibes (écoles, crèches, maisons de retraite, institutions de santé…) et rendre public des cartes notifiant les degrés d’exposition aux ondes électro-magnétiques.
Le Parlement européen invite ainsi les pouvoirs publics nationaux à adopter une approche plus prudente par rapport à l’épineuse question des antennes-relais et le champ électro-magnétique.
« Evaluer l’intégrité scientifique »
Le rapport préconise notamment de réaliser de nouvelles études sur le rayonnement du champ électro-magnétique, « d’autant plus que certaines études ont révélé que de très faibles rayonnements ont des effets très néfastes ».
Autre recommandation : les eurodéputés préconisent la mise en place d’une « mission [indépendante] d’évaluation de l’intégrité scientifique soit menée afin de prévenir les éventuels conflits d’intérêts ou même de fraudes susceptibles de se produire dans un contexte de compétition pour les chercheurs« . De quoi alimenter le prochain « Grenelles des antennes » qui doit se tenir le 23 avril prochain.
Les associations de défense de l’environnement, comme Agir pour l’Environnement et Priartém (acronyme de Pour une réglementation des implantations d’antennes relais de téléphonie mobile), se montrent satisfaites de la position du Parlement européen.
« La résolution du Parlement européen, composée de 29 demandes précises et ambitieuses, doit désormais inspirer l’action du Gouvernement français et amener la Ministre de la Santé à proposer rapidement aux parlementaires français une baisse significative de l’exposition des riverains aux champs électromagnétiques », peut-on lire dans un communiqué de presse commun.
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