Les âpres négociations entre la Mairie de Paris et les opérateurs mobiles (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange, SFR) ont enfin abouti à un consensus concernant les modalités d’implantation des antennes-relais de téléphonie mobile dans la Capitale.
Le débat portait essentiellement sur l’équilibre à trouver entre, d’une part, le renforcement de la couverture réseau (tout particulièrement en intérieur) et de l’autre, la limitation de l’exposition des habitants aux ondes électromagnétiques.
De ces pourparlers résulte un projet de nouvelle charte de la téléphonie mobile dans la Capitale, dont l’approbation est soumise au vote du Conseil de Paris.
Celle-ci doit succéder à une première charte en vigueur depuis 2003, signée avec quatre opérateurs, mais qui avait depuis longtemps du plomb dans l’aile.
L’accord d’alors limitait à 2 volts par mètre (2 V/m) le niveau d’exposition aux ondes électromagnétiques, à partir d’un calcul échelonné sur 24 heures, dans les lieux de vie fermés.
Les opérateurs avaient également pour obligation d’assurer l’intégration en bonne et due forme de leurs stations dans le paysage urbain parisien.
Se tenaient par ailleurs des contrôles réguliers des émissions et des concertations en compagnie des associations locales.
Mais les dissensions relatives à cette charte sont parvenues à leur paroxysme en octobre 2011. Le 13 du mois, les négociations qui devaient déboucher sur un renouvellement ont échoué.
La Mairie a même menacé de démonter les 186 antennes déjà installées sur ses propriétés.
La Ville de Paris avait en effet rompu provisoirement suspendu l’implantation de nouvelles antennes relais, jugeant inacceptables les exigences de la Fédération française des Télécoms (FFT), qui souhaitait rehausser à 10 V/m les seuils d’exposition.
Une fois entrée en application, la nouvelle charte définira les engagements pris en la matière, dans le respect des normes réglementaires que définit l’OMS.
En intérieur, le niveau d’exposition aux ondes ne devra pas dépasser les 5 volts par mètre en 3G et 7 V/m avec la 4G, en accord avec le protocole de mesure de l’Agence nationale des fréquences. L’ancien système de calcul de la ville de Paris n’est plus d’actualité.
Les parties signataires ont par ailleurs fait le serment d’adresser les demandes de l’opinion publique, qui a déjà fait part, à de nombreuses reprises, de son inquiétude quant au tournant que prend l’aménagement numérique de la ville.
Exemple la semaine passée. Des habitants du XVIIIe arrondissement, réunis sous la bannière du Collectif 173, ont dénoncé un passage en force d’Orange, qui a amorcé, sans feu vert, la mise en place d’une antenne-relais au 173 de la rue Marcadet.
Les considérations quant à d’éventuels effets biologiques sont légion, alors qu’à proximité du bâtiment se situent une crèche, un école maternelle et un foyer pour enfants.
De même, certains équipements électroniques du voisinage pourraient s’avérer intolérants à des niveaux d’émission de 5 V/m.
C’est le cas de nombreux équipements médicaux tels les thermomètres, les tensiomètres ou les lecteurs de glycémie norme (IEC60601-1-2).
L’implication de la ville de Paris (2,2 millions d’habitants et 1200 antennes sur 105,4 km²) tranche avec l’approche du Conseil d’Etat, qui tend à reconnaître aux autorités d’Etat la compétence exclusive dans la réglementation de l’implantation des antenne-relais.
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