Anti-trust : Apple et 5 éditeurs auraient créé un « cartel du livre électronique »
Aux Etats-unis, Apple et 5 maisons d’édition se retrouvent accusés d’avoir conspiré contre Amazon, pour l’obliger à augmenter le prix de vente de ses e-books. Au détriment des consommateurs.
Depuis le lancement du Kindle, Amazon vendait tous ses e-books pour 9,99 dollars. Une affaire pour les consommateurs, que Apple et 5 éditeurs auraient fini par détruire grâce à une entente illégale.
C’est en tout cas ce qu’affirme le cabinet d’avocats Hagens Berman Litigation Group, qui organise un recours collectif (« class action ») contre les six entreprises.
Les mis en cause sont Apple et maisons d’édition HarperCollins, Hachette, Macmillan, Penguin Group, et Simon & Schuster.
Selon la plainte transmise à un tribunal californien, des millions de clients d’Amazon ont payé un prix trop élevé pour leurs e-books suite à une entente sur les prix des livres électroniques.
La plainte (analysée par le magasine Wired) en présente même la cause : la cupidité. Apple voulait briser l’avance du Kindle sur son iPad en tant que liseuse électronique, et les éditeurs voulaient de leur côté augmenter leurs marges.
Pour y parvenir, Apple a signé avec les cinq maisons d’éditions un contrat entérinant un « modèle d’agence » pour les e-books. Dans ce modèle, les éditeurs fixent le prix des livres, et Apple les vend comme intermédiaires, en échange de 30% du prix.
Surtout, une clause du contrat, surnommée « clause de la nation la plus favorisée » (en référence au fonctionnement de l’OMC), interdit aux éditeurs de vendre le même produit moins cher à d’autres vendeurs.
Ce qui a permis aux 5 éditeurs, parfaitement au courant que leurs collègues avaient signé un contrat similaire, d’obliger Amazon à abandonner son système de revente, où il achetait les e-books au prix de gros pour les revendre aux consommateurs au prix qu’il souhaite.
Le prix des nouveautés a alors explosé, passant de 9,99 dollars à des prix compris entre 12 et 15 dollars pièce.
Une mauvaise nouvelle pour les clients d »Amazon, qui contrôlait pourtant 90% du marché des livres électroniques et aurait dû pouvoir résister aux demandes de chaque maison séparément.
Si ces accusations peuvent être prouvées, elles signifient qu’Apple et ses 5 comparses ont enfreint les lois anti-trust américaines, parmi d’autres, pour créer un cartel. Ils ont ainsi réussi à manipuler les prix du marché, au détriment des consommateurs mais pour le plus grand bénéfice de leurs livres de comptes…
Si le tribunal valide les arguments de Hagens Berman Litigation Group, les millions de clients ayant payé trop cher leurs e-books pourront se joindre à la « class action » pour demander des dédommagements…