Comme prévu, Intel vient d’être condamné par la Commission européenne à une amende record de 1,06 milliard d’euros pour abus de position dominante sur le marché des processeurs. Cela qui correspond environ à un tiers du montant de l’amende qu’encourrait le fondeur. En effet, Bruxelles pouvait infliger une sanction pouvant aller jusqu’à 10% du dernier chiffre d’affaires annuel d’Intel, soit 3,7 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros).
Cette amende est la plus forte infligée par Bruxelles pour abus de position dominante. Microsoft s’était déjà vu condamné à payer une amende en 2004 d’un montant historique de 497 millions d’euros pour avoir enfreint les règles de la concurrence.
« En réduisant la capacité des concurrents à se livrer concurrence par la qualité intrinsèque de leurs produits, les agissements d’Intel ont porté atteinte à la concurrence et à l’innovation », a estimé Neelis Kroes, la commissaire européenne en charge de la concurrence. « Intel a causé du tort à des millions de consommateurs européen en cherchant délibérément à exclure les concurrents du marché des puces informatiques pendant des années. Une infraction aussi grave et d’une telle durée ne peut être tolérée », a-t-elle ajouté.
Intel a tout mis en oeuvre pour brider la concurrence, selon Bruxelles
La Commission européenne, qui enquêtait sur les pratiques commerciales d’Intel en Europe depuis neuf ans, reproche au fondeur de Santa Clara d’avoir profité, entre octobre 2002 et décmbre 2007, de sa position dominante sur le marché des processeurs pour mieux mettre à l’écart ses concurrents, comme AMD.
Intel a ainsi accordé des rabais sur ses processeurs à des constructeurs d’ordinateurs pour que ceux-ci n’utilisent pas les puces commercialisées par son principal concurrent AMD. En outre, fondeur de Santa Clara, qui détient près de 80% du marché des micro-processeurs dans le monde, a bien, selon Bruxelles, incité les détaillants à vendre uniquement des PC équipés de processeurs estampillés Intel.
Ce n’est pas tout : Intel a aussi payé des constructeurs d’ordinateurs pour les convaincre de retarder, voire d’annuler, le lancement de produits intégrant des CPU fabriqués par Advanced Micro Devices. La Commission européenne précise que des fabricants comme HP, Acer, Dell, NEC et Lenovo ont bien profité de ces remises.
Intel va faire appel et défend ses pratiques commerciales
Bruxelles demande à Intel de « mettre immédiatement un terme à ses pratiques illégales dans la mesure où elles ont toujours cours ». La Commission européenne a par ailleurs précisé que l’amende infligée au fondeur devra être réglée dans un délai de trois mois.
Intel, dans un communiqué, a précisé qu’il ferait appel de cette décision. Son P-DG, Paul Ottelini, a contesté le motif d’abus de position dominante : « Nous pensons que cette décision est mauvaise et ne prend pas en compte les réalités du marché des micro-processeurs, basé sur une très forte compétitivité, des innovations constantes, qui permettent l’amélioration des produits et la baisse des prix. Les consommateurs n’ont absolument pas souffert de cet état de fait ».
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