Anti-trust : la Commission européenne a-t-elle été impartiale à l’égard d’Intel ?
Le médiateur de l’UE pourrait accuser la Commission européenne d’avoir négligé certains témoignages qui auraient pu être favorables à Intel lors de son enquête sur les pratiques commerciales du fondeur.
En mai dernier, Intel avait été condamné par la Commission européenne à une amende record de 1,06 milliard d’euros pour abus de position dominante sur le marché des processeurs. Ainsi, entre octobre 2002 et décembre 2007, le fondeur de Santa Clara aurait profiter de son leadership sur le secteur des semi-conducteurs pour mieux mettre à l’écart ses concurrents, comme AMD. En juillet denier, Intel avait décidé de faire appel de sa condamnation.
Mais selon le quotidien The Wall Street Journal, les autorités européennes auraient pu écarter pendant leur enquête certains témoignages qui auraient pu jouer en faveur d’Intel. Le médiateur de l’Union Européenne, P. Nikiforos Diamandouros, s’apprête à déposer un rapport à la Commission européenne, l’accusant de négligence dans le traitement du dossier Intel.
Le médiateur reprocherait ainsi aux autorités de l’UE ne n’avoir pas pris intégré à son dossier le compte-rendu d’une réunion avec un dirigeant de Dell, dont le nom n’a pas été cité, qui avait alors expliqué que les performances du principal concurrent d’Intel, AMD, étaient de toute façon « très médiocres ». Ce témoignage pourrait vouloir dire que le constructeur texan a choisi d’adopter les puces Intel dans ses produits tout simplement parce qu’elles offrent de meilleurs atouts, et non parce qu’Intel aurait exercé des pressions pour forcer Dell à faire commerce avec lui.
Reste à savoir qu’elle impact aura ce rapport du médiateur si celui-ci est remis, comme prévu, à la Commission européenne. De son côté, celle-ci a tenu à défendre sa décision, par l’intermédiaire de son porte-parole, Alain Bloedt : « La Commission peut vous assurer qu’elle a respecté les droits à la défense Intel », a-t-il expliqué.