Revoilà Google dans le collimateur de la Federal Trade Commission.
L’agence gouvernementale chargée de contrôler les pratiques commerciales sur le sol américain revient à la charge contre le groupe Internet, plus de deux ans après la clôture de ses investigations dans le domaine de la recherche en ligne (une procédure ouverte en 2011 et close début 2013 sans poursuites).
Cette fois, la FTC ne scruterait pas Google Search, mais Android, à en croire Bloomberg, qui s’appuie sur les témoignages concordants de deux sources dites « proches du dossier ». Elle aurait déjà rencontré plusieurs représentants de sociétés high-tech concurrentes pour faire le point sur l’exploitation de l’OS mobile… et sur un éventuel abus de position dominante.
L’enquête n’en serait qu’à ses tout débuts. Il est possible qu’aucune accusation formelle ne soit déposée à l’encontre de Google.
La FTC chercherait notamment à déterminer si Google a illégalement entravé le développement et l’accès au marché des applications ou services pour appareils mobiles en obligeant ou en incitant les fabricants de smartphones et de tablettes à précharger exclusivement ses apps ou services.
Autre question : Google a-t-il empêché ces mêmes fabricants de développer et de commercialiser des versions modifiées – et potentiellement concurrentes – d’Android ?
Troisième axe de réflexion : dans quelle mesure le préchargement de certains services (Maps, Chrome, YouTube…) et outils « maison » (comme les API) sur des appareils Android affecte-t-il les autres éditeurs ?
Composé de plusieurs entreprises du numérique dont Microsoft, Expedia et Nokia, le collectif FairSearch est dépositaire d’une plainte contre Google auprès de la Commission européenne. Il se réjouit de l’initiative de la FTC, rappelant que les « pratiques anticoncurrentielles » de la multinationale californienne « rendent difficile et onéreuse l’entrée sur le marché pour les sociétés innovantes ».
Les autorités antitrust devront d’abord déterminer si Android se trouve effectivement dans une position dominante. Sur le marché U.S., l’OS de Google est, selon IDC, installé dans 59 % des smartphones vendus au 2e trimestre 2015, contre 38 % pour iOS d’Apple et 2,3 % pour Windows Phone de Microsoft.
Parmi les smartphones Android vendus outre-Atlantique sur ces trois mois, 38,9 % sont de marque Samsung ; 24,5 % sont estampillés LG. Suivent ZTE (12,4 %) et Motorola (6,1 %).
Il existe, aux États-Unis, un précédent marquant : l’accusation formelle – en 1998 – de Microsoft. Pointé du doigt pour avoir empêché les constructeurs de PC de mettre en avant des navigateurs Web concurrents d’Internet Explorer, le premier éditeur mondial avait négocié une issue à l’amiable en 2001.
Crédit photo : Nick Fox – Shutterstock.com
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