Oui ou non, Google est-il en abus de position dominante en Europe ?
L’enquête antitrust, ouverte en Europe depuis novembre 2010, pourrait franchir une étape décisive cette semaine. Et la position pourrait être nuancée.
Dans le courant de la semaine, la Commission européenne pourrait adresser la communication des griefs au groupe Internet. Les Echos évoque mercredi prochain comme échéance cruciale.
En prenant ses fonctions de commissaire européen en charge de la Concurrence (novembre 2014), la danoise Margrethe Vestager a récupéré la « patate chaude » de son prédécesseur Joaquin Almunia.
Initialement, Google était accusé de favoriser ses propres produits et services dédiés à la recherche en ligne au détriment de portails thématiques.
La firme Internet de Mountain View était également accusé d’ériger des obstacles pour éviter que les annonceurs AdWords ne transfèrent leurs campagnes de publicité sur des plateformes concurrentes de liens sponsorisés.
On recense une dizaine de plaintes dans ce sens. Sans compter sur le lobbying exercé par le collectif Open Internet Project (400 membres revendiqués) et le réseau ICOMP (Initiative for a Competitive Online Marketplace, qui regroupe une soixantaine d’entreprises dont Microsoft).
A trois reprises entre 2011 et 2014, Google a tenté de jouer la carte de la conciliation avec la Commission européenne pour tenter d’éviter une sanction formelle. Mais les propositions n’ont pas semblé répondre aux enjeux.
Selon Les Echos, il s’agit de savoir si la Commission retiendra des griefs sur les quatre points soulevés au départ ou sur des volets spécifiques comme l’abus de position dominante dans la recherche en ligne au détriment d’acteurs spécialisés.
En cas d’infraction antitrust confirmée, une importante amende de Google pourrait être infligée : jusqu’à 6 milliards d’euros d’amende (soit 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial).
Mais rien ne filtre : si les opposants espèrent une condamnation, la Commission européenne pourrait privilégier un arrangement. Google et Bruxelles n’émettent aucun commentaire.
Il ne faut pas sous-estimer les capacités de lobbying de Google. Que ce soit à Bruxelles ou à Washington. Dans le dossier US antitrust, la firme Internet est parvenue à échapper à des mesures coercitives sur fond de tergiversations au sein de la FTC.
Plus globalement, outre son influence dans les moteurs, Google a des positions (trop ?) fortes sur les marchés de la publicité en ligne et les systèmes d’exploitation de smartphones (Android).
(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Twin Design)
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