Un nouveau volet s’ouvre dans l’enquête antitrust qui vise Google en Europe.
Jusqu’alors concentrées officiellement sur le moteur de recherche, les investigations s’étendent au mobile. Au coeur du débat, Android.
Avec ce système d’exploitation qui peuple aujourd’hui 70% des smartphones commercialisés, le groupe Internet de Mountain View jouit d’une position forte.
Mais il en abuserait pour mettre en avant ses propres services.
Telle est tout du moins la perception de Fairsearch Europe. Ce groupement de sociétés high-tech, qui réunit notamment Microsoft, Nokia et Oracle, a déposé une plainte formelle en ce sens auprès de la Commission européenne.
Le commissaire à la Concurrence Joaquín Almunia a pris acte des fondements de ce recours : les fabricants télécoms qui souhaitent intégrer Android dans leurs terminaux seraient tenus de mettre en avant, sur l’interface utilisateur, les applications Google.
Ces soupçons s’inscrivent dans le prolongement de l’enquête officielle initiée en novembre 2010, pour d’autres pratiques anticoncurrentielles.
Google est en l’occurrence accusé de prioriser ses outils dans les pages de résultats de son moteur de recherche, qui capte environ 90% des visites en Europe.
Comme le note le New York Times, les investigations autour d’Android auraient débuté concomitamment, en coulisse.
« Je suis convaincu que Google détourne le trafic vers ses propres services« , déclarait encore il y a quelques mois Joaquín Almunia, à l’heure où l’Union européenne ouvrait une voie de conciliation.
Elle donnait à Google deux mois pour présenter des propositions et rééquilibrer le fonctionnement de son moteur, sur desktop et mobile, pour « différencier clairement aux yeux des utilisateurs les services concurrents« … au risque de se voir infliger une sanction pour abus de position dominante.
Mais c’est compliqué au regard du statut de « cible mouvante » de la société, qui modifie son algorithme « 500 fois par an« .
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Crédit illustration : romrf – Shutterstock.com
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