Antitrust : la Commission européenne maintient la pression sur Microsoft
Neelie Kroes, commissaire en charge des questions de concurrence, s’inquiète
de l’influence croissante de Microsoft sur le marché des OS pour serveur.
L’une des plus hautes représentantes de la Commission européenne en charge des questions liées à la concurrence a dénoncé le « comportement abusif » adopté par Microsoft pour dominer le marché du logiciel.
Dans une allocution aux députés du Parlement européen, la commissaire européenne aux affaires de la concurrence Neelie Kroes a dénoncé les « tactiques illégales » employées par Microsoft pour écarter la concurrence et a menacé l’éditeur de sanctions pénales pour avoir défié les décisions de la Commission.
« Microsoft gagne constamment des parts de marché, et c’est ce qui m’inquiète », a-t-elle déclaré. Neelie Kroes a ajouté que, livré à lui-même, Microsoft engloutirait littéralement le marché des serveurs professionnels et écraserait ses concurrents. Microsoft a vu sa part de marché bondir de 35-40% en 1999 à environ 75% aujourd’hui.
Les stratégies employées par l’éditeur ont fait il y a trois ans l’objet d’une première enquête de la Commission, qui a abouti à une amende record de 497 millions d’euros imposée à Microsoft pour le monopole exercé par Windows sur les réseaux de PC de bureau.
Les commissaires européens ont jugé que les ordinateurs Windows étaient plus faciles à connecter avec des produits Microsoft qu’avec les produits de concurrents comme Sun Microsystems ou les distributeurs Linux.
Microsoft a fait appel de la décision de la Commission européenne qui obligeait l’éditeur à partager les informations d’interopérabilité avec ses concurrents, jugeant que ces informations relevaient de la propriété intellectuelle protégée par des brevets.
Mais l’appel a été rejeté et en juillet dernier, la Commission a imposé une nouvelle amende d’un montant de 280,5 millions d’euros pour non-respect de sa décision. Au début du mois, la Commission a menacé l’éditeur américain de nouvelles sanctions.
Microsoft a jusqu’à juillet prochain pour répondre de ces derniers chefs d’accusation.
Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 26 mars 2007