Antitrust : Le dossier d’accusation de Bruxelles contre Intel s’alourdit
La Commission européenne intègre à son enquête sur Intel une nouvelle plainte
initialement déposée par AMD en Allemagne.
« Nous accueillons favorablement la coopération des autorités de régulation du monde entier. » AMD n’a pas caché sa satisfaction à l’annonce par Bruxelles de l’ouverture d’une nouvelle pièce d’accusation à l’encontre d’Intel soupçonné de pratiques anticoncurrentielles. Lundi 11 septembre, la Commission européenne a fait savoir qu’elle allait intégrer à son enquête la plainte déposée le 17 juillet dernier par AMD auprès de l’organisme public en charge de la régulation de la concurrence en Allemagne, le Bundeskartellamt.
AMD accuse notamment Intel de collusion avec le groupe de distribution de biens électronique Media Saturn Holding pour exclure de ses catalogues les produits à base de processeurs AMD. Les magasins Media Markt, Media World et Saturn détenus par le groupe allemands sont présents dans 14 pays européens.A l’origine, l’instance antitrust allemande devait gérer la plainte en interne mais elle s’est visiblement arrangée pour transférer le dossier au niveau européen. Un dossier lourd dont les premières plaintes d’AMD à l’encontre de son concurrent remontent à 2000 sur le marché européen. AMD a également étendu ses plaintes au Japon, en Corée et, bien sûr, aux Etats-Unis.
En mai 2005, la Japanese Fair Trade Commission (JFTC), qui fait autorité en termes de législation sur la concurrence au Pays du Soleil Levant, a dressé une série de recommandations à l’encontre d’Intel. Bien que réfutant ces accusations, le fabricant de processeurs s’est plié à la décision de la JFTC. En février 2006, c’est au tour de la South Korean Fair Trade Commission (KFTC) d’entrer en piste avec une inspection dans les bureaux de la branche locale d’Intel. Une procédure qui entre là aussi dans le cadre de l’enquête liée aux pratiques anticoncurrentielles. Sur le sol américain, le procès entre les deux compagnies devrait débuter en 2008.