AOL condamné à assurer son accès illimité
Un tribunal breton vient d’accéder à la demande d’un abonné d’AOL qui se plaignait d’être automatiquement déconnecté alors même qu’il était censé bénéficier d’une connexion illimitée. Le fournisseur d’accès a un mois pour rétablir un service vraiment illimité. Avis aux autres mécontents.
Les associations des usagers mécontents du forfait illimité d’AOL jubilent. Un tribunal vient de condamner le fournisseur d’accès à respecter son contrat et à ne plus faire subir de déconnexions inopinées à l’un de ses abonnés qui avait porté plainte. Il ne supportait pas de voir apparaître sur son écran une fenêtre de déconnexion automatique toutes les 30 minutes. Il n’est d’ailleurs pas le seul. Outre les associations, les forums de discussions (dont ceux de VNUnet) sont remplis de messages d’abonnés pour le moins « déçus ».
AOL invente la déconnexion automatique
Le fournisseur d’accès avait mis en place ce système devant l’écroulement de la qualité de service dû au formidable engouement qu’avait rencontré ses deux offres illimitées. Pour 99 ou 199 francs par mois, respectivement avec un engagement sur 24 ou 12 mois, l’internaute pouvait en effet surfer toute la journée sans se soucier de sa facture téléphonique. Las, le nombre d’abonnés augmentant de façon exponentielle, le réseau n’a pas supporté la charge supplémentaire. Résultat, il devenait de plus en plus difficile de se connecter et l’accès était, pour certains, d’une lenteur insupportable. Résultat, AOL s’est d’abord vu contraint de mettre fin à son offre (voir édition du 25 octobre 2000). Pire, le fournisseur d’accès a mis au point un système de déconnexion automatique obligeant les abonnés à se reconnecter ou en tout cas à essayer (voir édition du 9 novembre 2000)… Des mesures temporaires, annonçait AOL, le temps d’améliorer le réseau en installant notamment plusieurs dizaines de milliers de nouveaux modems. Un effort qui ne devait vraiment porter ses fruits que vers la fin de cette année.
Certains n’ont donc pas eu la patience d’attendre jusque là. Et la justice a donné raison à Stéphane G., auteur de la plainte. Avec une étonnante célérité même, puisque la décision a été prise dans la même journée. Le tribunal a ainsi envoyé à AOL une injonction de faire, l’obligeant à fournir au plaignant le service qu’il était en droit d’attendre, à savoir une connexion vraiment illimitée. Reste que le tribunal a statué le 1er décembre en donnant un mois au fournisseur d’accès pour s’exécuter. Il ne devrait donc pas avoir trop de mal puisque c’était déjà le délai qu’il s’était lui-même fixé. Même s’il venait à l’idée d’autres abonnés de porter plainte.
Il n’empêche, les fournisseurs d’accès risquent d’y penser à deux fois avant de se relancer dans l’aventure. Certains, comme Worldnet, Freesurf ou Onetel, s’y étaient déjà cassé les dents (voir édition du 30 octobre 2000).
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