AOL France lance une offre de dégroupage total
Malgré l’arrivée de l’AOLbox fin 2005, le FAI peine à gagner des clients haut débit. Son nombre d’abonnés ADSL plafonne à 500 000.
Le fournisseur d’accès AOL vient d’annoncer qu’il lancera une offre de dégroupage total le 11 avril prochain en France. Une offre qui vise la simplicité commerciale à travers un tarif unique. Pour 29,90 euros par mois, l’abonné disposera d’un accès Internet jusqu’à 18 Mbits/s en débit IP (ou environ 20 Mbits/s ATM, le débit « théorique » configuré sur le réseau de l’opérateur) et de la téléphonie illimitée vers les postes fixes en France. Rappelons que le dégroupage total permet de s’affranchir des services commerciaux de France Télécom et de ne plus avoir à payer les 13,99 euros d’abonnement mensuel en plus de l’accès Internet.
Après Club Internet (voir édition du 3 novembre 2005), AOL est l’un des derniers FAI alternatifs à se lancer dans le dégroupage total. Tele2 reste le seul opérateur français à ne pas proposer le service dans son catalogue.
Le modèle d’AOL n’est pas sans rappeler celui de Free et Alice (moins de 30 euros chacun) : un forfait unique pour de multiples services. A la différence qu’AOL ne propose pas encore de bouquet télévisuel. « C’est prévu pour le troisième trimestre », confie un responsable du service de communication, sans plus de détail. Petite compensation, le FAI intègre en standard une gamme d’outils de sécurité (contrôle parental, antivirus Mail, anti-spam, firewall, anti-spyware), de communication (AIM audio et vidéo, 2Go de stockage des mails), et de « divertissement » (radio, photos, blogs).
50 % de la population
D’autre part, AOL revendique sa transparence en matière de téléphonie en prenant à sa charge les surcoûts éventuels des communications passées vers les « boxes » des concurrents (voir édition du 1er février 2006). Une transparence que l’utilisateur final ne manquera pas d’apprécier face à la complexification récente en matière d’usages de la téléphonie sur Internet.
Le dégroupage total est cependant subordonné à l’usage de l’AOLbox, « seul moyen de bénéficier de la téléphonie sur IP », affirme-t-on chez AOL. Le modem ADSL, qui intègre en option un téléphone DECT (voir édition du 6 octobre 2005), est commercialisé 49,90 euros jusqu’au 15 août (au lieu de 79,90 euros). Le FAI ne prévoit pas de le proposer à la location pour le moment contrairement à la concurrence qui l’intègre parfois dans ses forfaits (Free et Alice).
Pour bénéficier du dégroupage total, l’abonné devra se trouver en zone dégroupée. AOL repose son infrastructure d’accès sur le réseau de Neuf Cegetel qui revendique 880 unités de raccordement abonné (URA) et une couverture du territoire équivalente à 70 % de la population. Pour l’heure, les accords signés avec l’opérateur alternatif se limitent à 750 URA et 50 % de la population environ.
Baisse globale du nombre d’abonnés
Une différence qui s’explique par les accords signés avec Cegetel antérieurement à la fusion avec Neuf Télécom l’été dernier (voir édition du 16 août 2005). « Nous exploitons pour l’instant l’ensemble des lignes Cegetel, et à terme, l’ensemble des lignes du groupe Neuf Cegetel. » Ce qui offre une marge de progression rapide fort utile au développement du FAI.
Et il pourrait en avoir besoin très vite. AOL revendique aujourd’hui 500 000 clients ADSL, y compris ceux des zones non dégroupées, et 450 000 clients bas débits, selon les chiffres fournis aujourd’hui par le service de communication. Des résultats surprenants dans la mesure où, selon le quotidien Les Echos, AOL revendiquait 1,2 million d’abonnés en octobre dernier dont 520 000 en haut débit. Soit une perte globale de 200 000 abonnés environ.
AOL ne serait donc pas parvenu à augmenter son parc de clients haut débit dans le courant du quatrième trimestre 2005, malgré l’importante campagne de communication pour le lancement d’AOLbox et un contexte d’engouement des consommateurs pour le haut débit. Rappelons que l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a recensé un million de nouveaux abonnements haut débit sur la seule période octobre-décembre 2005 (voir édition du 28 février 2006).
La direction d’AOL reste évasive sur la question. « Tout ce que je peux vous dire c’est que l’on a migré de nombreux clients bas débits vers l’AOLbox », soutient un responsable au service communication. Ce qui sous-entendrait que les abonnés bas débit migrant sur l’ADSL compenseraient à peine les départs des anciens clients haut débit. L’offre de dégroupage total renversera-t-elle la tendance?