AOL ne sera pas forcé d’ouvrir AIM et ICQ

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Jusqu’au dernier moment, l’ouverture des messageries instantanées d’AOL (AIM et ICQ) aux solutions des concurrents a alimenté le débat entre les cinq membres de la commission de la FCC. Finalement, le mariage AOL/Time Warner est consommé et AOL reste libre de n’ouvrir ni AIM, ni ICQ, ou presque.

A la mi-décembre, le Washington Post assurait que la Federal communications commission (FCC) allait forcer AOL à ouvrir sa messagerie instantanée AIM à « au moins un de ses rivaux » (voir édition du 18 décembre 2000). Quelques jours après l’annonce de l’autorisation de fusion (voir édition du 12 janvier 2001), les réactions aux conditions imposées par la FCC sur le sujet mettent en avant leur faible portée. Dans l’immédiat, AOL n’est nullement contraint de rendre ses messageries instantanées interopérables avec les Microsoft MSN Messenger et Yahoo Messenger, pour ne citer que ses deux premiers concurrents.

Pourtant, si l’on en croit l’édition électronique du Wall Street Journal, la décision d’approuver la fusion AOL/Time Warner a bien été retardée à cause des messageries instantanées d’AOL. Gloria Tristani, un des cinq membres de la commission de la FCC chargée du dossier, aurait jusqu’au bout cherché à convaincre les autres de l’importance de la question. Mais finalement l’idée d’ouvrir AIM ou ICQ à au moins un des concurrent a été abandonnée au profit de conditions moins radicales. Surtout, ces conditions ne changent rien aujourd’hui, puisqu’elles ne s’appliquent que si AOL lance des services de messagerie instantanée basés sur des connexions à haut débit. Concrètement, la décision de la FCC prend la vidéoconférence comme exemple.

Selon AOL, l’ouverture à la concurrence d’AIM et d’ICQ est une menace pour la sécurité

Si AOL lançait un tel service, il devrait alors prouver soit avoir adopté un standard de l’industrie permettant une interopérabilité entre les serveurs, soit avoir signé un accord avec un de ses concurrents, soit montrer qu’il n’y a plus aucune raison pour qu’il soit obligé de se conformer à la décision. Par ailleurs, AOL devra fournir à la FCC tous les trois mois un rapport sur l’avancement de ses travaux pour permettre une interopérabilité avec les autres solutions. Depuis qu’on lui réclame d’ouvrir ses messageries instantanées, AOL maintient qu’il ne peut le faire sans mettre en péril la sécurité et la vie privée de leurs utilisateurs.

« Nous n’avons [actuellement] aucun projet en rapport avec ce qu’ils suggèrent », a indiqué Steve Case, le président d’AOL-Time Warner, ainsi que le rapporte l’édition électronique du Wall Street Journal. « [La décision] n’a aucune incidence sur le service de messagerie instantanée que nous proposons actuellement », a-t-il ajouté. De leur côté, tant ceux qui réclament l’interopérabilité que ceux qui s’opposaient à la fusion des géants regrettent l’absence d’implication immédiate. C’est le cas d’Avner Ronen, fondateur et président du développement stratégique d’Odigo, une messagerie instantanée qui mise justement sur l’interopérabilité, dont Cnet rapporte les propos : « Je ne crois pas que la vidéoconférence ait quelque chose à voir avec la messagerie instantanée. C’est une décision à long terme qui permet à AOL de continuer à améliorer ses services dans un environnement où elle détient un monopole, tout en continuant à bloquer des sociétés comme Microsoft, Yahoo et nous-mêmes. »

Pour en savoir plus : Les conditions de la FCC à la fusion AOL Time Warner