Annoncés à huis clos par le PDG Steve Jobs devant des journalistes américains, les nouveaux serveurs Xserve d’Apple se présentent sous la forme d’un rack 1U (4,4 cm de hauteur, 48,3 cm de largeur et 71 cm de profondeur). Il s’agit d’un véritable retour de la firme à la Pomme sur ce marché qu’elle a quitté au milieu des années 90 en abandonnant la commercialisation de l’Apple Network Server, une armoire de calcul fonctionnant sous AIX. Le nouveau serveur est doté d’un ou deux processeurs G4 cadencés à 1 GHz, d’une mémoire cache de niveau 2 de 256 Ko et d’un cache L3 en mémoire vive dynamique (DDR-SDRam) de 4 Mo. Il dispose de 256 ou 512 Mo de mémoire vive (DDR-SDRam) en version de base (jusqu’à 2 Go de mémoire vive possible) et le bus de la carte mère est cadencé à 133 MHz. Pour le reste, le serveur d’Apple se voit doté de la plupart des composants trouvés sur ce marché : un port Gigabit Ethernet (deux par adjonction d’une carte PCI demi-longueur fournie dans la version de base), jusqu’à quatre volumes ATA/100 (le serveur est doté de 60 et 120 Go en standard), chacun sur un contrôleur indépendant et disposant d’un canal séparé sur un bus tournant à 100 MHz. Xserve, un Mac au format 1U, peut donc disposer de jusqu’à 480 Go d’espace disque, avec installation ou démontage à chaud. Pour jauger de la capacité offerte, il faut comparer la bête aux champions des serveurs : Dell, Sun, HP ou IBM. Tous leurs serveurs 1U n’offrent au maximum que 240 Go d’espace disque et fournissent des processeurs Pentium III cadencés à 1,4 GHz pour les plus rapides. Autant dire qu’avec l’Xserve d’Apple, la puissance de calcul au mètre cube va augmenter de façon drastique : jusqu’à 630 Gflops et 20 To par armoire 42 U ! L’équivalent d’une quarantaine de PowerMac G4 dans 0,7 mètre cube, là où ces machines prennent 13 fois plus d’espace ! On comprend qu’Apple ait été refusé dans les fermes de serveurs ! Le tout est supervisé par un système de monitorage SMART (Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology, technologie d’auto-monitoring, d’analyse et de reporting). Les autres spécifications comprennent un lecteur de CD-Rom, trois ports Firewire dont un en façade, deux ports USB qui peuvent être verrouillés, deux slots PCI cadencés à 66 MHz, un contrôleur de système ASIC réalisé par Apple, un emplacement pour carte PCI et un port série DB-9. Enfin, l’intérieur du serveur peut être examiné à chaud grâce à un rail coulissant et un bras qui assure que les nappes reviennent se positionner correctement.
Côté logiciel, Xserve tourne sous Mac OS X Serveur dans une version avec nombre de clients illimité. On retrouve l’ensemble des services fournis par le dernier système d’exploitation basé sur l’Unix BSD d’Apple : des services de fichiers qui ne se limitent pas à Windows (Samba, SMB/CIFS) ou Mac (AppleShare sur IP), mais sont élargis aux protocoles FTP ou NFS (Unix, Linux). Ajoutons à cela l’ensemble des technologies présentes dans le système d’Apple : LPR/LPD ou SMB/CIFS (pour l’impression), le serveur Web Apache intégré, le serveur QuickTime, le logiciel de déploiement WebObject, SMTP, POP, IMAP, WebDAV, SSL, PHP, MySQL, JavaServer, Java Servlets, Perl, Mac CGI, SSH2, NetInfo, LDAP ou encore la technologie NetBoot qui autorise l’administration de clients partageant un système d’exploitation localisé sur le serveur (sous Mac OS 9). La surveillance des fonctions vitales du serveur se fait sous Server Monitor, un logiciel de contrôle à distance des sous-systèmes – la température du rack, du ou des processeurs, des disques durs, les liaisons Internet, l’alimentation et les systèmes UPS ou la sécurité du rack. En outre, Xserve est fourni avec l’administration par TCP/IP, un assistant de mise en place de la gestion à distance, SNMP, Intermapper, SSH2 et les outils de lignes de commande pour une gestion de ce type. Avec l’Xserve, Apple entend proposer le système 1U le plus puissant actuellement. Et ce n’est pas tout : un serveur 3U est prévu pour la fin de l’année : 14 disques durs et jusqu’à 1,68 To (téra-octets de données ? milliers de milliards d’octets) ! Il est prévu pour la fin de l’année dans le but d’assurer les fonctions RAID redondantes.
Espace de stockage et qualité de service
La Pomme semble avoir particulièrement scruté le marché avant de finaliser son offre : la bataille pour l’espace de stockage s’avère une donnée fondamentale des serveurs de ce type, ainsi que la qualité de service. Bataille pour l’espace car les entreprises dotées de fermes de serveurs ont besoin de réduire les coûts de surface immobilisée en concentrant la puissance fournie. Bataille pour la qualité de service parce qu’une ferme de serveurs nécessite une surveillance de tous les instants. Sur ces deux points clés, les concurrents de la Pomme sont assez souvent confrontés à un problème de taille : la chaleur dégagée qui limite l’intégration de composants dans un espace restreint et augmente le risque d’une diminution du taux de service ! Souvent équipés en Intel Celeron ou en Pentium III, les racks 1U posent un problème majeur : ils dégagent beaucoup de chaleur et consomment beaucoup d’énergie. Un frein à l’adjonction de composants dans un espace si clos. De sorte qu’il faut presque monter jusqu’aux offres 3U de la concurrence pour trouver des caractéristiques similaires ! Apple profite d’un atout du PowerPC : le G4 ne pose pas autant de problèmes thermiques que les processeurs concurrents. La maîtrise par Apple de son logiciel système Mac OS X apporte un second atout incontestable dont la firme a déjà prouvé la viabilité sur d’autres marchés : il n’y a pas plus Plug-and-Play qu’Apple. D’où la capacité d’intégrer dans un espace restreint des ports multiples et surtout deux fois plus de capacité de stockage. La puissance des processeurs RISC Motorola (1 GHz et le module de calcul vectoriel 128 bits AltiVec) n’aura sans doute pas autant d’importance suivant les marchés auxquels s’adresse la Pomme. Mais sur certains de ses domaines de prédilection comme la vidéo, les arts graphiques ou les activités de recherche, le 1U d’Apple pourrait bien faire une sacrée différence. Reste un point sur lequel Apple a tout à prouver : le support technique de ces nouvelles machines. La firme propose à la carte une assistance modulaire qui va de l’aide en ligne aux services de conseil sur site. Le prix du 1U de base est de 3 000 dollars aux Etats-Unis et de 3 599 euros HT en France, mais la firme s’attend à fournir des solutions à la demande. La Pomme est bien partie pour gâter les directeurs informatiques des entreprises !
(Article modifié le 16/05/02)
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