Apple abandonne ses exclusivités en ligne
Confrontées à un stock débordant d’invendus, les divisions de la firme, sur tous les continents, laissent tomber le système d’exclusivité en vogue depuis deux ans sur le site Internet d’Apple. Cet abandon n’est sans doute que temporaire…
Ainsi que nous nous en faisions l’écho le 12 octobre dernier, Apple abandonne pour un temps sa politique de vente d’exclusivités en ligne. Ainsi, les iBook de couleur Keylime sont désormais disponibles auprès des revendeurs Apple, de même que la nouvelle souris ou le nouveau clavier. Reste le G4 Cube à 500 MHz, dont la Pomme se réserve la vente en ligne, sans doute pour tâcher de profiter de l’offre promotionnelle qu’elle vient de lancer et qui permet une économie de 2 500 francs sur l’achat combiné de cette machine et d’un écran Apple (voir édition du 23 octobre 2000).
De concert avec le Japon et le Royaume-Uni, la France profite également de ce revirement de position. Selon l’ADA (l’Association des Distributeurs Apple), un mouvement exprimant depuis l’été son désaccord complet avec sa politique (voir édition du 13 septembre 2000), Apple « a ouvert à tous ses distributeurs la commercialisation de produits dont la firme à la Pomme avait souhaité initialement garder l’exclusivité (souris optique, iBook vert…) ». L’association, qui n’était pas reconnue par Apple jusqu’à très récemment, vient de plus de recevoir d’Apple un accord pour une rencontre rapide afin de discuter et d’apporter des solutions à ses distributeurs.
Apple progresse, mais il reste de nombreux points de discorde
La grogne des distributeurs français n’est pas la seule à laquelle la firme de Cupertino se trouve confrontée : aux Etats-Unis aussi les revendeurs montrent de plus en plus leur désaccord avec les pratiques d’Apple. Au Royaume-Uni également des voix s’élèvent, auxquelles il convient d’ajouter celles des revendeurs belges ou même japonais (voir édition du 5 octobre 2000). Le désaccord de ces professionnels porte principalement sur la concurrence faite par Apple par le biais de son site AppleStore et de l’étranglement progressif auquel ils sont soumis par un abaissement unilatéral de leurs marges. Cette pratique d’Apple se retrouve sous différentes formes de l’Orient à l’Occident. Les représentants de l’ADA pensent donc qu’il subsiste « de nombreux points de discorde concernant les marges, l’information du réseau, les différents agréments, et la maintenance des produits Apple ».
Un tour de passe-passe pour améliorer le début d’année ?
La direction de la distribution Europe a été confiée depuis deux semaines à Thomas Lot, qui dirigeait jusque-là la représentation française d’Apple (voir édition du 20 octobre 2000). Une charge qui lui sera tout particulièrement difficile en raison de la stratégie d’Apple de resserrer ses canaux de distribution afin d’éviter l’effet « d’éparpillement » dont la société pense ne pas tirer profit. Coincée entre sa tendance de simplification et « d’électronisation » de son modèle de distribution et ses échecs marketing récents (voir édition du 2 octobre 2000), la société pourrait bien « lâcher du lest » auprès des revendeurs durant son trimestre fiscal en cours afin d’assécher ses stocks. Toutefois, les distributeurs anglo-saxons ne se font pas d’illusion : il s’agit d’une méthode employée pour améliorer soudainement les ratios financiers et économiques d’Apple, afin de lui permettre un début d’année prochaine plus fringant.
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