Le RGPD, une aubaine pour Apple ?
Fonctionnant aujourd’hui sur un modèle économique essentiellement sans publicité, le groupe américain a fait de la vie privée un cheval de bataille.
L’entrée en vigueur imminente du règlement (le 25 mai 2018 dans l’Union européenne) est l’occasion de réaffirmer cet engagement… en resserrant l’étau sur les développeurs.
Certains d’entre eux ont vu leur(s) application(s) supprimées de l’App Store, au nom d’un partage de données de géolocalisation sans le consentement « explicite » des utilisateurs.
Plusieurs éditeurs français, à l’image de Closer et de Marmiton, y ont été confrontés ces dernières semaines*.
Le Figaro, également touché, avait expliqué avoir reçu un message automatique faisant état d’une violation des règles de l’App Store.
Un spécialiste français du marketing a relayé ledit message dans un tweet qu’a repris la presse U.S.
Apple rappelle, par ce biais, que les applications qui collectent des données d’usage ou relatives aux utilisateurs doivent avoir une politique de vie privée et obtenir consentement pour procéder auxdites collectes. Il appartient à leurs éditeurs d’expliquer quelles données sont récoltées et quelles fonctionnalités en dépendent.
Les règles de l’App Store interdisent par ailleurs les tentatives de reconstitution de profils à partir de données « anonymes ». Tout en posant que l’utilisation et le partage de ces données ne peuvent que servir à améliorer l’expérience utilisateur, la performance de l’application ou la publicité.
Dans ce cadre, les développeurs sont invités à retirer tout code, framework ou SDK qui contribuerait au partage de données de géolocalisation sans consentement « explicite » et « éclairé ».
Apple a lui-même pris des engagements en vue du RGPD. Ses clients localisés dans l’UE bénéficieront, d’ici au 25 mai, de nouvelles options de gestion de leur(s) compte(s). La dernière version d’iOS (11.3, lancée fin avril) leur donne accès, sur l’écran de veille, à des informations sur la manière dont les applications utilisent leurs données.
La firme de Cupertino a récemment eu une autre occasion de mettre en avant sa politique « pro-privacy » : l’affaire Cambridge Analytica. Le CEO Tim Cook s’est montré très critique vis-à-vis de son homologue chez Facebook, assurant qu’il ne « [se serait] pas retrouvé dans cette situation ».
Apple s’est aussi illustré pour son opposition au gouvernement américain sur la question du chiffrement. La bataille a culminé avec l’épisode San Bernardino (l’entreprise a refusé de fournir au FBI une « assistance technique » pour déverrouiller l’iPhone d’un des auteurs de la tuerie).
* Ces apps avaient en commun d’exploiter ou d’avoir exploité le SDK de Teemo (ex-Databerries), qui met les datas de géolocalisation au service des acteurs de la vente au détail.
Crédit photo : Janitors via VisualHunt / CC BY
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