Apple Expo 2002 : un remake de MacWorld New York ?
Dans une présentation longue de 1h40, le patron d’Apple a essentiellement fait le point sur la stratégie logicielle de la firme. Jobs s’est attardé, devant un public acquis à sa cause, SUR la concrétisation de la stratégie de hub numérique d’Apple. Les iApps ont été mises en avant, tant les anciennes que les deux plus récentes : iCal qui est téléchargeable dès aujourd’hui gratuitement sur le site d’Apple, et iSync qui viendra plus tard.
Pas de fébrilité à l’entrée de l’amphithéâtre principal du Palais des Congrès : comme si les spectateurs du discours d’ouverture (la keynote) de Steve Jobs à l’Apple Expo savaient qu’aucune nouveauté de taille n’allait être présentée. Avant l’entrée en scène du gourou d’Apple, la salle est pleine de murmures. Tout le monde discute de tout, sauf d’Apple. Jobs est là, au premier rang, en train de converser avec quelques-uns des dirigeants de la firme : Nancy Heinen, Sina Tamaddon, Jon Rubinstein et Avie Tevanian. Ambiance décontractée, qui confirme que rien de bien spectaculaire ne devrait être annoncé. La salle s’éteint, et le spectacle commence : Apple a décidé de mettre le paquet sur les migrants (les fameux switchers). Les spots de pub défilent les uns après les autres. Ils sont presque tous là : Janie Porche, Andy Skowronski, Ellen Feiss et les autres. L’égérie du Mac est ovationnée (voir édition du 4 septembre 2002) et dans la foulée, Steve Jobs est accueilli comme quelqu’un de la famille. Arrivé au centre de la scène, il déclare goguenard : « Je m’appelle Steve Jobs et je suis PDG. » La glace se brise d’un coup ! « Merci, merci beaucoup, nous sommes très heureux d’être ici à Paris. » Et le PDG d’Apple d’entrer immédiatement dans le vif du sujet : pas de présentation matérielle, il a décidé de mettre en avant les logiciels.
Une redite de New York
Jaguar d’abord. Le système d’exploitation est présenté comme la panacée. Mac OS 9 doit disparaître et disparaîtra dans quatre mois, annonce Jobs. Début 2003. « Vous pourrez toujours utiliser Classic », mais les machines ne démarreront plus sous Mac OS 9. Selon Jobs, l’ancien système se lance jusqu’à deux fois plus rapidement dans Jaguar. Le patron d’Apple réitère en fait ici son show de New York. Les mêmes intervenants se passent le relais sur scène : Ken Bereskin ou Frank Casanova, deux des figures de la société qui ont fait le voyage de Paris. Tout y passe : de QuickTime 6 aux iApps en passant par l’ensemble des technologies intégrées dans la nouvelle version de l’OS d’Apple. Coup de projecteur sur Rendezvous : Jobs annonce que Xerox et Canon se joignent à Epson, HP et Lexmark pour produire de futures imprimantes compatibles. Sans parler de Philips, dont le PDG Gerald Kleisterlee annonce, impassible, que le premier constructeur européen d’électronique grand public se joint à Rendezvous.
Quelques minutes plus tard, zoom sur les technologies 3D utilisables dans Mac OS X. C’est Richard Kerris, ancien responsable du projet de portage de Maya sur Mac, qui montre à quel point les logiciels disponibles sont à couper le souffle. « C’est plus rapide sur Mac, parce que tous ces logiciels utilisent la technologie Altivec des G4 », annonce Kerris. Et la plupart de ces applications coûtent trois fois rien : entre 250 et 600 euros pour Cinema 4D, qui a servi à faire le générique du film Spider Man. « C’est moins cher que le billet d’avion que j’ai pris pour venir en France », souligne Kerris.
iSync en bêta dans quelques jours
Seules vraies nouveautés, bien que déjà annoncées lors de la keynote de New York, les deux applications iCal et iSync. La première est un agenda électronique tandis que la seconde se charge de la synchronisation de périphériques (téléphones cellulaires, iPod, assistants personnels). Elle n’est pas terminée et ne sera disponible que dans quelques jours en version bêta. Steve Jobs assène, sûr de lui : « Il n’y a rien de semblable sur PC. » iCal, en revanche, est téléchargeable dès aujourd’hui sur le site d’Apple, gratuitement, mais ne fonctionne que sous Mac OS X v10.2. Steve Jobs a repris ici la démonstration de New York et l’a agrémentée de quelques exemples européens en utilisant l’agenda des entraînements de match de foot du PSG. Au total, la keynote de Jobs reste dans l’esprit une bonne prestation, loin de la présentation de hard selling de la MacWorld Expo de janvier dernier, même si on voit parfois les ficelles commerciales. Normal : l’Apple Expo est aussi faite pour vendre.