Apple Music : le streaming peut trembler
C’est la sortie d’Apple Music dans le monde, notamment en France. A l’instar du chemin parcouru avec iTunes pour le téléchargement de musique, Apple veut s’imposer dans le streaming.
La guerre du streaming va s’intensifier cet été : Apple Music vient d’êre mis sur orbite dans le monde. 100 pays, Y compris en France.
La page d’accueil depuis Apple.fr re-route vers la page de téléchargement d’iTunes dont la dernière version intègre la plateforme de musique en streaming.
Pour les détenteurs de terminaux iOS (iPhone, iPad), il faut passer à la version 8.4 pour bénéficier d’Apple Music.
Les utilisateurs Android attendront l’automne mais la « Marque à la pomme » a déjà prévu une version compatible dans le courant de l’automne. Ce sera également le cas avec l’Apple TV dont on attend aussi une évolution.
Dévoilée lors de la dernière session WWDC 2015 de San Francisco, Apple Music a vocation à proposer « un service révolutionnaire de streaming, un service international de stations de radio et un moyen enthousiasmant pour connecter les fans et les artistes » selon les propos de Eddy Cue, en qualité de Vice-Président senior pour le software et les services Internet.
Apple dispose des ressources de Beats Electronics pour monter rapidement sur ce segment nouveau pour lui. Jusqu’ici, la firme de Tim Cook s’appuyait uniquement sur le téléchargement de titres pour s’imposer sur le marché de la distribution de ma musique numérique.
Apple voit les usages changer. Il faut donc s’adapter au streaming pour éviter une montée en puissance d’un Spotify susceptible de bousculer la donne.
Mais la firme de Cupertino est avertie : l’essor d’Apple Music sera scruté par les autorités en charge de la concurrence…
Plus de 30 millions de titres sont disponibles sur Apple Music, contre 43 millions disponibles en téléchargement sur iTunes.
Petit bonus : la technologie de reconnaissance vocale Siri a été intégrée pour agrémenter les recherches de titres.
Quel est le modèle économique ? Après un essai gratuit de trois mois, le consommateur devra souscrire à un abonnement de 9,99 dollars par mois. Une déclinaison familiale sera proposée pour 14,99 dollars par mois (jusqu’à six utilisateurs). Il faudra bien décortiquer les conditions générales d’usages.
Méfiez-vous notamment de la fin de période gratuite de trois mois, « l’abonnement sera automatiquement reconduit et, tant que le renouvellement automatique ne sera pas désactivé dans les réglages du compte, le montant de l’abonnement sera débité chaque mois selon le moyen de paiement choisi ».
Selon l’IPFI (fédération mondiale des producteurs de disques), la musique numérique a constitué un marché de 5,9 milliards de dollars en 2013, en hausse de 4,3%.
Pour la première fois, les services de musique exploités sous forme d’abonnements (streaming et téléchargement) ont généré un chiffre d’affaires global dépassant la barre du milliard.
Ce qui représente une base de 28 millions d’utilisateurs dans le monde répartis entre des services comme Spotify, Deezer, Rdio et iTunes.
D’autres services comme youTube ou Vevo croient à un modèle économique basé sur la publicité.
Le marché américain demeure le plus important dans la musique (60% a basculé dans le numérique), derrière le Japon.
En Europe, on observe une hausse du marché de 13,3% en Europe avec un retour à la croissance sur des marchés comme la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Le mobile est naturellement le principal levier de conquête pour la musique digitale.
L’IFPI considère qu’à l’horizon 2016, 30% de la population mondiale disposera d’un smartphone. Soit un vivier de 2 milliards de mobinautes à capter.
(Crédit photo : Apple Music – Jimmy Iovine)