La liste des offres d’emploi associées au mot-clé « sécurité » s’est allongée ces derniers jours sur la page de recrutement d’Apple.
La firme recherche un large éventail d’experts en la matière : applications, hardware, cloud, bases de données…
Elle a déjà engagé, comme le souligne Business Insider, quelques références comme Frederic Jacobs.
À l’origine de Signal (service de messagerie instantanée chiffrée, utilisée notamment par Edward Snowden), ce développeur belge basé en Suisse a confirmé, sur son compte Twitter, avoir « accepté l’offre » que lui a faite Apple : il rejoindra la multinationale cet été, en tant que stagiaire au sein de l’équipe CoreOS, du nom de cette couche logicielle qui fait l’interface entre iOS et le silicium.
Difficile de ne pas imaginer que toutes ces démarches visent à renforcer la sécurité de l’iPhone et des produits connexes.
Selon le New York Times, Apple aurait, entre autres, l’intention de transférer aux utilisateurs les clés de chiffrement privées associées aux sauvegardes iCloud, de sorte que seuls ces derniers pourraient accéder aux données (ce n’est pas le cas pour l’heure ; la firme le peut aussi et les autorités en tirent parti).
Autre chantier possiblement en cours d’après le Financial Times : la suppression de l’option de récupération sans mot de passe. En d’autres termes, la disparition du mode DFU (« device firmware update »), conçu pour permettre le dépannage d’un iPhone qui ne démarre plus… et très connu des « jailbreakers ».
C’est précisément ce DFU qui permet au FBI de demander à Apple de développer une version « déplombée » d’iOS qui permettrait de contourner les mesures de sécurité sur le fameux « iPhone de San Bernardino ».
Ce téléphone – un iPhone 5c – était utilisé par Syed Rizwan Farook, l’un des auteurs de la tuerie survenue en décembre dernier à San Bernardino, en Californie.
Butant sur les mécanismes de limitation des saisies de mot de passe implémentés par Apple, la police fédérale, appuyée par le département américain de la Justice, demande officiellement une « assistance technique » afin de pouvoir saisir autant de mots de passe que nécessaire, à la suite, par voie informatisée.
Assimilant ce dispositif à une porte dérobée, Tim Cook refuse de se plier aux injonctions gouvernementales.
Dans une interview à ABC, le CEO d’Apple compare le logiciel qu’on lui demande de coder à un « cancer » qui compromettrait potentiellement la sécurité de millions de clients : un usage détourné de la backdoor pourrait se révéler dévastateur sur le long terme.
Du côté de James Comey, on cherche à dépassionner le débat. Le directeur du FBI assure que cette affaire « ne créera pas de précédent ».
En l’état actuel, Apple est prêt à mener le combat judiciaire jusqu’au bout, si besoin est devant la Cour suprême. Une audience face au Congrès américain est prévue ce mardi 1er mars.
Crédit photo : ymgerman – Shutterstock.com
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