Apple rêve d’un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars
A trois mois de sa retraite, le directeur financier d’Apple a annoncé le prochain objectif de la firme : un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars. La Pomme en est-elle vraiment capable ?
C’est le 1er juin prochain que Fred Anderson, le CFO (Chief Financial Officer ? directeur financier) d’Apple, prendra sa retraite. Avant de partir, il a profité d’une réunion à la conférence « Semi-conducteurs et systèmes » de la société de conseil Morgan Stanley pour affirmer haut et fort les objectifs de Cupertino : « Nous aimerions devenir une société à 10 milliards [de dollars, Ndlr] de revenus ». Anderson a ses raisons pour souligner un tel objectif : avec 6,2 milliards de dollars, Apple est parvenue en 2003 (voir édition du 16 octobre 2003) au niveau de son chiffre d’affaires de 1999, une de ses meilleures années. Fred Anderson peut donc être optimiste. Apple dispose d’une réserve de trésorerie correspondant à 77 % de son dernier chiffre d’affaires annuel, sa solution musique crée une dynamique favorable, tandis que ses magasins lui permettent de mieux maîtriser ses ventes. Et si tous ses produits ne correspondent pas aux attentes de la clientèle, la relève est en cours.
Un objectif réalisable ?
Avec un objectif de 200 000 machines vendues par trimestre, le chiffre d’affaires annuel envisagé par Apple pour son PowerMac G5 frôle les 1,6 milliard de dollars (la gamme comporte aussi les Xserve). Les PowerBook pourraient bien constituer le deuxième poste dégageant le plus de revenus avec près de 1,6 milliard de dollars également. L’iBook, équipé du G4, pourrait quant à lui dégager environ 1 milliard de dollars, de même que l’iPod, selon le cabinet d’études Merrill Lynch qui voit dans le baladeur numérique plus qu’un effet de mode. Seul produit d’Apple aux revenus incertains pour 2004 : l’iMac. S’il était renouvelé, les revenus générés pourraient s’envoler mais sur la base des derniers résultats, il ne dégagerait en 2004 que 1 milliard de dollars (contre 2,3 milliards en 2000). Les autres ventes pourraient générer entre 500 et 800 millions de dollars de chiffre d’affaires, dont 200 millions générés par l’iTunes Music Store. Ces estimations ne prennent pas en compte « l’effet Garage Band », impossible à quantifier pour l’instant, mais qui pourrait démultiplier les résultats à l’instar d’iTunes. Au total, notre estimation pour l’année en cours établit le chiffre d’affaires de la Pomme autour de 7 milliards de dollars, en progression de 13 % par rapport à 2003 (contre 8 % entre 2002 et 2003).
Le potentiel de retour en grâce économique d’Apple n’est donc pas négligeable, et son futur ex-patron financier a bien raison de tabler sur un objectif ambitieux qu’il prédisait déjà début 2003 (voir édition du 12 mars 2003). Durant les prochains trimestres, le G5 aura été introduit dans les principaux générateurs de bénéfices de la firme, le PowerBook manquant à l’appel aujourd’hui. La bonne surprise serait que l’iMac en profite également et agisse alors comme levier de croissance de l’entreprise aux côtés des deux grands produits professionnels. On peut donc estimer qu’au rythme actuel, les revenus d’Apple seront au niveau de ceux de 1996 (9,83 milliards de dollars) en 2005 !