Apple se protège des aléas de la mémoire
La mémoire vive fait actuellement l’objet d’une demande croissante. Les fabricants de ces mémoires vives ne suivent pas le rythme. Pour éviter de payer ces pièces trop cher, Apple a signé un contrat à long terme, soit 6 à 9 mois de blocage des prix.
Echaudée par ses déboires de l’année dernière, où elle avait vu les lancements de son iBook et du G4 ralentis par le tremblement de terre qui a mis à mal l’industrie Taïwanaise de production de mémoires, il semble que la firme de Cupertino ne tienne pas à renouveler l’expérience cette année avec le nouvel iMac.
Un nombre important de spécialistes de l’industrie des puces électroniques remarque en effet une certaine volatilité du marché qui ne permet pas d’avoir une vision précise des prix, pour les 4 mois à venir. Les constructeurs d’ordinateur verrouillent donc actuellement ces prix pour éviter de subir leur fluctuation. Le fonctionnement du marché de ces éléments ressemble étrangement aux marchés financiers et les achats se doivent d’être faits au bon moment pour éviter de subir les mouvements irrationnels qui peuvent l’affecter.
Selon une étude sur les DRAM (mémoire vive dynamique) réalisée au niveau mondial par la société d’analyse de marchés ICIS-LOR, le prix moyen d’achat en gros à 30 jours d’une puce DRAM de 128 Mo s’établissait à 90,50 francs en Europe, 93,61 francs aux Etats-Unis et 78,61 francs en Asie dans la dernière semaine de mai. Rappelons qu’il ne s’agit pas des prix de vente au consommateur : la DRAM de cette capacité se situe autour de 1 000 francs actuellement, mais les prix avaient doublé entre septembre et décembre dernier, après le tremblement de terre de Taïwan.
Apple a vraisemblablement signé un contrat d’approvisionnement à prix verrouillés. Ce type de contrat est signé pour 6 à 9 mois. Les prix que payent les constructeurs aux fabricants de mémoires sont bien évidemment confidentiels et ceux que payait Apple ne sont pas connus. Toutefois, sans connaître ces données précises ni la durée du contrat signé, les analystes pensent qu’Apple a du payer ses mémoires de 4 à 5 dollar de plus que le prix du marché. Ce prix supérieur est destiné à couvrir le risque de la hausse des prix annoncée. Mais une autre clause du contrat a dû être particulièrement soigné par Apple, il s’agit de la disponibilité des semi-conducteurs.
« Cela signifie qu’Apple est protégée jusqu’en septembre-octobre sur les prix des RAM », a estimé l’analyste spécialisé Apple de la banque d’investissement américaine Donaldson, Lufkin et Jenrette. « Je dirais que la vague d’iMac à venir sera protégée d’une hausse des prix pour un moment ». On peut donc estimer que le lancement du nouvel iMac ne devrait pas souffrir d’une raréfaction de puces.