C’était l’effervescence ce mardi au Flint Center de Cupertino, théâtre de la présentation du Macintosh en 1984, puis de l’iMac en 1998. Apple avait choisi ce lieu symbolique pour organiser sa keynote annuelle traditionnellement dédiée à la présentation de ses nouveaux smartphones. Fidèle au rendez-vous, la firme a profité de l’événement pour dévoiler, en parallèle, une montre connectée et un système de paiement électronique.
Comme l’année dernière, Tim Cook, en maître de cérémonie, a dévoilé non pas un, mais deux modèles d’iPhone. La rupture avec la génération précédente est marquée : non seulement au niveau du design (retour des bords arrondis, à l’image de ce qui se fait sur l’iPad Air et l’iPad Mini), mais aussi de l’écran, légèrement incurvé et agrandi à 4,7 pouces pour l’iPhone 6… Alors que l’iPhone 6 Plus, avec ses 5,5 pouces, s’inscrit dans la tendance des phablettes.
Sous le capot, on trouve le dernier-né des processeurs Apple : l’A8, gravé en 20 nm avec « deux fois plus de transistors » que l’A7 qui équipe l’iPhone 5s. Apple évoque un gain de 25% en puissance (+50% en performances graphiques), une empreinte réduite de 13% et une consommation d’énergie diminuée de moitié. Autre nouveauté, le coprocesseur M8, qui succède au M7 avec une détection automatique de l’activité pratiquée (marche, course, cyclisme…) et une estimation de la distance parcourue avec l’application Nike+, laquelle peut aussi calculer l’altitude en analysant la pression atmosphérique.
Aussi bien sur l’iPhone 6 que sur le 6 Plus, la LTE catégorie à 150 Mbit/s est désormais supportée (l’iPhone 5s plafonne à 100 Mbit/s), avec 20 bandes de fréquences prises en charge et la technologie VolTE (« Voice over LTE »), qui gère les communications voix sur réseau 4G. Le Wi-Fi s’améliore aussi : les débits sont triplés avec l’intégration de la norme 802.11ac. Les clients de l’opérateur américain AT&T qui avaient installé la bêta d’iOS 8 ont pu tester en avant-première une fonction de basculement automatique des appels sur Wi-Fi dès lors que la réception est meilleure que sur les réseaux cellulaires.
On relève également quelques changements au niveau de la photo : toujours 8 millions de pixels et un ouverture à f/2.2 pour le capteur principal, mais désormais des « FocusPixels » utilisant un système de détection de phase pour déterminer en quasi-temps réel si la mise au point est correcte. Celle-ci se fait d’ailleurs « deux fois plus rapidement », d’après Apple.
Le coprocesseur M8 est systématiquement sollicité pour ajuster certains paramètres de l’image. Sur l’iPhone 6 Plus, il est secondé par un stabilisateur optique (technologie numérique sur l’iPhone 6). Les « FocusPixels » fonctionnent également pour l’enregistrement de vidéos, avec une capture en 1080p jusqu’à 60 images par secondes (240 en mode ralenti). A noter que la caméra en façade fait entrer « 80% plus de lumière » que sur l’iPhone 5s et améliore la détection des visages pour les autoportraits (« selfies »).
Mais la principale évolution se trouve bien au niveau de l’écran : 5,5 pouces en Full HD (1920 x 1080) pour l’iPhone 6 plus, ce qui permet d’exploiter le mode paysage d’iOS 8, y compris en écran partagé, pour du multitâche. Les petites mains pourront utiliser la fonction « Readability » : appuyer deux fois sur le capteur Touch ID fait défiler la page vers le bas.
Malgré ses 5,5 pouces, l’iPhone 6 Plus reste relativement fin : 7,1 mm, c’est à peine plus que les 6,9 mm de l’iPhone 6. Pour les deux smartphones, la durée de vie de la batterie est dite « supérieure ou égale à celle de l’iPhone 5s sur tous les critères testés », sans plus de précisions.
L’ouverture des réservations est prévue pour le 12 septembre, avec un lancement commercial le 19 septembre et une disponibilité dans 115 pays d’ici la fin de l’année. En France, les prix annoncés sont de 709 euros TTC hors subvention opérateur pour l’iPhone 6 en 16 Go. Ce sera 819 euros pour la version 64 Go et 919 euros en 128 Go. L’échelle tarifaire débute à 809 euros pour l’iPhone 6 Plus 16 Go. On passe à 919 euros en 64 Go et 1019 euros en 128 Go.
Il faudra attendre le 17 septembre pour bénéficier d’iOS 8, compatible avec l’iPhone 4s et toutes les versions ultérieures. La mise à jour qui sera déployée quelques semaines plus tard intégrera une nouveauté majeure : ApplePay. Ce système de paiement mobile s’appuie sur la technologie sans contact NFC (« Near-Field Communication ») et le lecteur d’empreintes digitales Touch ID, utilisé pour valider une transaction une fois l’iPhone approché d’un terminal de paiement.
Apple ajoute une couche de protection avec la puce Secure Element, qui chiffre les informations, lesquelles sont conservées dans l’application Passbook… Mais pas les numéros de carte, « qui ne sont pas stockés dans le téléphone », selon Tim Cook. Plus globalement, aucune information n’est communiquée au vendeur et chaque transaction est réalisée avec un identifiant unique compliquant le traçage de l’utilisateur. Ce dernier peut se servir de sa carte enregistrée dans iTunes (la base de données d’Apple compte 800 millions de numéros). Il peut aussi en ajouter une en la photographiant avec son téléphone et en « validant le processus avec sa banque ». En cas de problème, la fonction est désactivable via l’outil Find My iPhone.
ApplePay sera d’abord actif essentiellement aux Etats-Unis, avec de nombreux partenaires : enseignes commerciales (Subway, Walgreens, McDonald’s, Staples, Sephora…), émetteurs de cartes (Visa, MasterCard) et banques (Citi, Capital One, Bank of America). Target, Groupon, Uber et OpenTable intégreront le service dans leurs applications mobiles respectives.
ApplePay sera aussi utilisable avec l’Apple Watch, cette montre connectée objet de nombreuses rumeurs au cours des derniers mois. Apple a choisi un cadran en acier de forme rectangulaire avec des bords arrondis, du cristal de saphir pour protéger l’écran et un mécanisme d’horloge précis à 50 millisecondes.
L’interface graphique est fait de petites icônes en forme de cercles représentant les applications. Pour ne pas obstruer l’affichage, la plupart des contrôles sont réalisés via une molette latérale : défilement sur une page, navigation sur une carte, changement de couleur pour le thème, accès à l’écran d’accueil, exploration de la mosaïque d’applications, etc. Glisser le doigt depuis les quatre côtés de l’écran permet d’obtenir quelques informations comme la géolocalisation ou le calendrier.
La plupart des applications se veulent légères et « connectées ». L’Apple Watch n’est d’ailleurs pas autonome, faute d’un emplacement pour carte SIM : elle est liée à l’iPhone (version 5 et ultérieures), par le biais duquel elle peut notamment exploiter Siri. Livrée avec 6 bracelets (un magnétique, un cuir, un acier…), la montre dispose d’un vibreur et d’un haut-parleur. Elle se recharge sans fil avec la technologie MagSafe. Son écran capte le niveau de pression grâce à des électrodes sur son pourtour.
Les nombreux capteurs embarqués (récepteur infrarouge, gyroscope, podomètre, cardiofréquencemètre) permettent de multiples jonctions avec HealthKit, cette pierre angulaire d’iOS 8 utilisée pour mesurer des indicateurs de santé et d’activité physique – l’Apple Watch embarque, à cet effet, le coach virtuel Fitness App, qui se synchronise avec l’iPhone.
Apple mise aussi sur l’interaction entre possesseurs de montres connectées : envoi de messages « personnalisés » en dessinant sur l’écran, expérience enrichie pour les notifications en provenance des réseaux sociaux via la fonction WatchKit… Si BMW compte proposer une application permettant de retrouver une voiture garée, W Hotel songe à un service de déverrouillage de serrures électroniques pour les clients de ses différents établissements.
L’iWatch sera commercialisé début 2015 à partir de 349 dollars, en trois versions : une « classique », une « sport » (coque 60% plus solide) et une or 18 carats. Chacune sera déclinée en un modèle standard et un autre de plus petite taille, destiné prioritairement à un public féminin.
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Crédit photos : Apple
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