Apple somme Izneo d’épurer sa librairie numérique
Pointée du doigt pour distribution de contenus à caractère pornographique, la plate-forme française Izneo s’est vu intimer l’ordre d’épurer son catalogue de BD numériques commercialisées sur iPad.
La question de la neutralité des plates-formes d’accès aux contenus refait surface au gré d’un imbroglio autour des BD numériques d’Izneo.
En l’espace d’un week-end, ce groupement français de maisons d’édition (Dargaud, Dupuis, Casterman, Gallimard…) s’est vu contraint à supprimer près de 40% des ouvrages qu’il commercialise via son application iPad.
Largo Winch, XIII, Blake & Mortimer… plus de 1200 titres en ont fait les frais pour un motif : la présence d’éléments à caractère pornographique.
La morale américaine, qui prévaut sur l’App Store, sanctionne là ce que la culture européenne assimilera davantage à de l’érotisme.
Izneo en a pris acte vendredi dernier.
Il était environ 20 heures à Paris lorsque l’entreprise s’est vu intimer, au téléphone par un représentant d’Apple, l’ordre de retirer sans délai des contenus « dérogeant aux recommandations » adressées aux développeurs.
Une sommation assortie d’un ultimatum de 30 heures à l’issue duquel l’application iPad serait purement et simplement « bannie de l’App Store », sans autre forme de procès.
« La marque à la Pomme » n’ayant en outre pas spécifié les éléments en infraction, le principe de précaution a d’abord impliqué, dans l’empressement, une radiation radicale à hauteur de 2800 BD.
Depuis lors, 1300 livres ont été réintégrés.
Les autres sont toujours susceptibles, selon Apple, de heurter la sensibilité du public américain, quand bien même ils sont explicitement classés dans des catégories d’âge (jeunesse, 12-16 ans et adultes).
Comme le note Numerama, Izneo aurait pu décider d’appliquer une censure au niveau des planches problématiques, mais se serait exposé à une violation du droit d’auteur.
Une source « proche du dossier » qui s’est confiée à IDBoox établit un parallèle avec les récentes mésaventures de l’application Comic Reader, fustigée quant à elle pour la diffusion de BD violentes.
Et d’ajouter : « La moindre BD dévoilant un sein, un décolleté provocant, une courbe ou évoquant un geste suggestif a été retirée manu militari. […] Forcément, les achats ont baissé et notre chiffre en a pâti. »
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