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Apple suggère à Microsoft une baisse du prix d’Office v.X

IBM et Linux sont considérés par Microsoft comme ses principaux rivaux. C’est ce qui se dégage de la dernière mise au point de la direction de l’éditeur américain avec des analystes financiers. IBM pour sa stratégie d’e-business qui sape les efforts de la firme de Redmond dans la mise en place de ses solutions .Net, et Linux pour sa capacité de nuisance à son système d’exploitation pour serveurs d’entrée de gamme. Tant IBM que Linux sont des concurrents de Microsoft sur la question du système d’exploitation : la plate-forme Unix face à la solution propriétaire de Microsoft. Mais la communauté Linux bute sur un problème : sa capacité à dépasser sa tribu d’enthousiastes. Un problème similaire à celui rencontré par Apple avec ses aficionados. La raison de ce frein ? A la différence d’IBM, accepté depuis plus d’un siècle dans les entreprises, l’un comme l’autre ne sont pas « socialement corrects ». Pour les utilisateurs en entreprise, utiliser Linux ou Mac OS est « mal vu ». Steve Jobs avait compris dès le début des années 80 que les bien-pensants auraient du mal à sortir du carcan IBM et de sa nécessaire compatibilité, alors même que le géant dominait le marché des serveurs d’entreprises. D’où l’idée de lancer le Macintosh sur une référence au 1984 de Georges Orwell. Mais, près de 20 ans après, le problème n’a pas changé : pas de prise de risque hors de la compatibilité issue de l’architecture PC d’IBM, représentée aujourd’hui par le couple Windows-Intel. Un parcours du combattant pour les autres solutions (voir les échecs d’Amiga, de Be, NeXT et autres) ! Mais le vent semble en train de tourner. Aux Etats-Unis tout du moins, ainsi que l’explique notre confrère du Linux Journal, Paul Murphy. Pour lui, l’acceptation de Mac OS X est en cours. Et de préciser que des cadres d’entreprises n’hésitent plus à effectuer leur migration vers Mac OS X. Conclusion : pour Paul Murphy, soutenir Mac OS X (l’Unix d’Apple), qui devrait être adopté par 4 à 5 millions d’utilisateurs par an, c’est donner des gages de crédibilité à Linux. Et d’inviter les utilisateurs de Linux à militer aussi pour ce nouveau système.

Tout cela semble avoir été entendu par Microsoft. Le géant vient de décider de mettre les bouchées doubles en recrutant plus de 5 000 collaborateurs, dont une partie de commerciaux, pour pousser à l’adoption de .Net, dont Bill Gates avoue que la stratégie n’a pas rencontré l’enthousiasme escompté, notamment auprès des développeurs, plus attirés par les alternatives comme Linux ou Mac OS X (voir édition du 19 juillet 2002). La firme paraît de plus en plus sur la défensive : les critiques formulées par le chef de la Mac BU) à l’encontre du taux d’adoption de Mac OS X – qui freinerait les ventes d’Office v.X – ont été entendues tant par Steve Jobs, le PDG d’Apple, que par Phil Schiller, le directeur marketing produits. Jobs a précisé que jamais un système d’exploitation n’avait été adopté aussi rapidement dans l’histoire de l’informatique (près de 20 % de la clientèle d’Apple devrait avoir migré d’ici décembre) aussi bien du côté de Windows que de Mac OS, tandis que Phil Schiller réfléchissait à haute voix aux tarifications de Microsoft qui sont aujourd’hui fortement remises en cause, tant pour ce qui est du système d’exploitation que de ses autres offres. « S’ils sont embarrassés par les volumes qu’ils vendent, je pense très certainement que c’est de ce côté-là qu’ils devraient regarder », ironise le directeur marketing dans une interview à Business Week. « Dans une économie rude, alors que les prix des ordinateurs continuent de baisser, si vous dépensez 1 000 ou 1 500 dollars pour un ordinateur, vous ne voulez pas dépenser 500 dollars pour une suite logicielle. C’est un challenge qu’ils doivent relever. » Tant aux USA qu’en Europe, où elle atteint même entre 600 et 700 euros selon les revendeurs, la suite Office v.X représente près de 60 % du prix d’un iMac classique de base !

Entre collaboration et concurrence

Mais Microsoft serait déjà en train de réfléchir à une modification de sa tarification. Le site américain Think Secret précise que la Mac BU a déjà sondé sa clientèle : Office pour Mac OS X pourrait voir ses tarifs baisser, être proposé à des prix préférentiels pour les utilisateurs d’AppleWorks et pour les nouveaux venus au Mac. Le site avance que les prix pourraient se situer entre 99 et 599 dollars selon le paquet proposé. Plusieurs versions pourraient ainsi être distribuées : une édition à domicile, une édition bureau (comprenant la compatibilité avec Exchange et la possibilité de faire tourner des applications Windows sur Mac ?) ou des versions de mise à jour. Cette grille tarifaire remodelée pourrait être nécessaire : il se dit qu’Apple serait en train de réfléchir à un réaménagement de son intégré AppleWorks destiné à rendre les utilisateurs de Mac autonomes d’Office, sans perdre la compatibilité ! Le nouveau logiciel pourrait être renommé mais serait doté de toutes les fonctionnalités nécessaires et des outils les plus compliqués de la suite de Microsoft pour préserver la compatibilité entre PC et Mac. Une solution qui n’est pas pour demain, mais qui rejoindrait les autres initiatives allant dans ce sens. On perçoit donc bien maintenant le bras de fer entre la firme de Redmond et le reste de l’industrie. Apple n’est pas la seule société à avoir des relations de « collabocurrence » avec Microsoft, selon le bon mot de Ron Okamoto, son responsable des relations développeurs. Mais la Pomme apparaît peu à peu comme l’un des pions susceptibles de modifier sensiblement la donne dans le secteur informatique, en renfort d’IBM ou de Linux bien entendu !

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