Apple : Tim Cook évoque le « droit fondamental » à la confidentialité
En tant que CEO d’Apple, Tim Cook a reçu le titre honorifique de « Champions de la liberté » décerné par l’Electronic Privacy Information Center.
Tim Cook prend la défense des données personnelles. Entre conviction personnelle et défenseur des valeurs d’Apple, le CEO de la firme de Cupertino cherche à se différencier sur le sujet.
Vis-à-vis de concurrents comme Google mais aussi d’une bonne partie de l’écosystème IT de la Silicon Valley qui considère l’exploitation de la data au sens large comme un business à part entière à faire fructifier sans complexe.
Certes, on peut montrer un certain scepticisme au regard de l’implication d’Apple dans la publicité avec iAd. « Trouvez votre public idéal parmi près d’un milliard d’utilisateurs d’Apple. Envoyez votre message aux bonnes personnes grâce à nos connaissances exclusives et à nos outils de segmentation », peut-on lire sur l’espace de présentation de la plateforme publicitaire sur le site d’Apple.
Mais le respect de la confidentialité dépasse les enjeux business. C’est un droit fondamental, proclame-t-il.
Tim Cook vient le titre honorifique de « Champions de la liberté » par l’Electronic Privacy Information Center.
C’est le premier leader du monde des affaires à recevoir cette honneur de la part de l’organisation à but non lucratif chargée de la protection de la vie privée. C’était l’occasion ou jamais de réitérer sa position tranchée.
Lors d’un dîner de gala organisé le 1er juin à Washington pour la remise des distinctions honorifiques décernées par l’EPIC, Tim Cook a considéré dans une allocution par conférence vidéo que l’érosion de la vie privée constituait une menace pour le mode de vie aux Etats-Unis.
« Nous pensons que les individus disposent d’un droit fondamental à la confidentialité. Le peuple américain le demande, la constitution l’exige, la moralité l’exige », a-t-il déclaré sur un ton solennel.
Tout en poursuivant : « Laissez-moi être transparent en la matière : le fait de réduire l’accès aux outils de chiffrements voire de les faire disparaître heurte les personnes qui les utilisent pour de bonnes raisons. Au final, je crois que cette volonté constitue une nuisance pour les droits associés au premier amendement [de la Constitution américaine, ndlr] et sape les principes fondateurs de notre nation. »
Des déclarations récentes à rapprocher avec l’anniversaire des premières révélations d’Edward Snowden sur le cyber-surveillance de masse organisée par la NSA. Les premiers coups d’éclat remontaient à juin 2013.
Cette semaine, le Sénat américain a adopté un projet de loi visant à limiter un peu les prérogatives de l’agence de renseignement en matière d’écoutes téléphoniques et de collectes de métadonnées.