Pour la deuxième année consécutive, plusieurs autorités nationales compétentes en matière de protection des données et réunies au sein du GPEN (Global Privacy Enforcement Network) ont participé à l’Internet Sweep Day.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Allemagne, Hong Kong ou encore la France – sous la houlette de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés – ont adhéré à cette action concertée qui s’est déroulée au mois de mai, sur la base d’une grille de critères commune à 26 pays.
Étendu l’année passée aux sites Web, le périmètre d’étude a cette fois-ci été restreint aux applications mobiles : environ 1200 à l’échelle du globe… mais seulement 121 « parmi les plus populaires » en France. Il s’agissait d’évaluer, au sens large, leur conformité vis-à-vis des réglementations en matière de protection de la vie privée : types de données collectées, moyens d’information mis à disposition des utilisateurs pour les éclairer quant à l’exploitation de leurs informations personnelles…
En 2013, les conclusions de la CNIL étaient sans appel : entre clauses contractuelles partiellement traduites de l’anglais, CGU présentant des incohérences et imprécisions sur la transmission de données à des tiers, l’autorité évoquait un « défaut d’information du consommateur ». Un constat réitéré cette année et résumé en une phrase : « L’information sur l’utilisation faite des données personnelles est insuffisante« .
Les trois quarts des applications examinées collectent des données : 49% à récupérer des informations de géolocalisation ; 40% font de même avec l’identifiant du terminal et 39% accèdent à la mémoire de stockage. Elles sont 38% à exploiter la galerie d’images et/ou l’appareil photo ; 26% jettent un coup d’oeil aux listes de contacts et 24% contrôlent le microphone. Plus d’une sur dix (11%) consulte les SMS/MMS ; 8% accèdent au calendrier et 7% au journal d’appels.
Cette collecte ne semble pas toujours justifiée par la finalité des applications. Et bien souvent, il est difficile pour l’utilisateur d’en saisir les tenants et aboutissants : dans près de la moitié des cas, il lui faut faire une recherche active sur le site Web de l’éditeur ou dans les onglets de l’application pour accéder à davantage d’informations… quand celles-ci ne sont pas inadaptées aux écrans de petite taille.
Constatant que 15% des applications ne fournissent tout simplement aucun élément d’information sur le traitement des données collectées, la CNIL invite les développeurs à des « avancées concrètes [pour s’assurer] la confiance des utilisateurs ». Lesquels devront pour leur part être « curieux, vigilants et exigeants ».
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