L’acquisition de Time Warner a-t-elle libéré AT&T ?
Voilà deux semaines, le groupe télécoms obtenait le feu vert de la justice américaine pour finaliser cette opération à 85 milliards de dollars, plus de deux ans après l’avoir annoncée.
Dans la foulée, il officialise une autre acquisition : celle de la plate-forme publicitaire programmatique AppNexus.
Aucune somme n’est communiquée. On voit circuler plusieurs estimations à 1,6 milliard de dollars ; soit la dernière valorisation connue pour AppNexus, au sortir d’un tour de table de 30 millions de dollars bouclé en septembre 2016.
En dix ans d’activité, la firme basée à New York aura levé près de 350 millions de dollars, avec le soutien de Microsoft, News Corp ou encore Deutsche Telekom.
On évoquait encore récemment une éventuelle introduction en Bourse. Les premières rumeurs dans ce sens remontaient à fin 2016. AppNexus venait de procéder à une restructuration marquée par la suppression de 150 postes et une séparation en deux pôles de compétences visant respectivement les éditeurs et les annonceurs.
L’entreprise dit aujourd’hui fédérer 34 000 éditeurs et 177 000 marques sur sa plate-forme historiquement positionnée comme une SSP (automatisation de la mise en vente des espaces publicitaires).
AT&T y voit l’occasion de monétiser les données dont il dispose sur 170 millions de clients revendiqués. Mais aussi d’alimenter la plate-forme de vidéo à la demande qu’il est question de lancer, notamment sur la base des contenus de Time Warner.
L’échéance du 3e trimestre 2018 a été fixée pour boucler l’opération. AppNexus sera alors intégré dans la division « publicité et analytique » d’AT&T, sous la direction de Brian Lesser.
L’intéressé connaît bien AppNexus, entre autres pour avoir piloté un partenariat lorsqu’il était responsable du programmatique au sein du groupe WPP.
Le nouvel ensemble se positionnera sur un marché dominé par le duo Google-Facebook et investi l’an dernier par un autre opérateur télécoms : Verizon. Ce dernier a capitalisé sur les acquisitions successives d’AOL et de Yahoo pour créer la mégastructure Oath.
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