ARCEP : « Infrastructures » ou « infostructures » ? Choisis ton camp
Colloque ARCEP : Jacques de Heere (Acome), Christian Paul (député) côté « infras » et Tariq Krim (JoliCloud), Olivier Sichel (Sofinnova) côté « info » ont débattu des enjeux pour les réseaux THD et les « plates-formes » (logiciels, services Web, contenus).
Olivier Sichel : perte de vitesse de la création de valeur sur les réseaux
De son côté, Olivier Sichel, partenaire de la société de capital-risque Sofinnova Partners, est confiant sur le volet de l’infrastructure.
Il a d’ailleurs vu la montée du haut débit lorsqu’il était en poste chez Wanado, ex-branche Internet de France Telecom.
En revanche, il se montre sensible à la « situation alarmante à propos de la création de valeur que l’on fait sur les réseaux ».
Observe-t-on un déclin du poids des acteurs européens ? En Europe, on peut compter sur Dassault Systèmes en France ou SAP en Allemagne.
Sur le front de la mobilité, il reste Nokia désormais allié à Microsoft et la norme d’origine française GSM prend un coup de vieux avec l’arrivée de la 4G (LTE).
Pourtant, le potentiel existe. Pourquoi une boite innovante française comme Sequans (design de puces LTE) a choisi une cotation au Nasdaq ?
« Certaines start-up ont démarré en France mais elles se sont développées aux Etats-Unis. Vistaprint par exemple (cartes de visites personnalisées). »
Olivier Sichel émet trois propositions pour regagner du terrain : primo, « une régulation dans la partie logicielle, à côte des réseaux ».
Le partner de Sofinnova évoque au passage « une absence de régulation du Web en Europe avec des acteurs qui ont une position dominante ».
Secundo, « il faut des capitaux à la sortie pour accompagner l’expansion des entreprises. »
Tertio, il faut un « écosystème intelligent digne de ce nom en Europe en établissant des partenariats sur le long terme ».
Car « l’intelligence, on n’en manque pas. » C’est comme la fibre, faut juste la déployer.
La télévision connectée : une mission gouvernementale en France |
La semaine dernière, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en avait fait le thème d’un colloque : la télévision connectée. Désormais une lame de fond ? Invité sur le plateau de cette table ronde ARCEP, Emmanuel Gabla, membre du CSA, dresse un état des lieux. Sur un volume de vente de 8,5 millions de téléviseurs vendus, seule une portion de 800 000 est « connectable » mais les consommateurs n’ont pas encore le déclic. Les usages devraient changer d’ici 2014. Tous les téléviseurs commercialisés proposeront des passerelles avec l’Internet et on considère que la moitié des foyers français en sera équipée. Widget, télévision de rattrapage, vidéo à la demande…On ne manquera de formules audiovisuelles à la demande. « Si des contenus attractifs doivent être produits chez nous, cela demande des aménagements règlementaires », constate Emmanuel Gabla. Et il faudra trouver de nouveaux modes de financement de créations de contenus pour ces nouveaux usages. Pour la télévision de rattrapage, des services comme MyTF1 ou Pluzz (groupe France Télévisions) seont mis à contribution mais pas Google TV ou iTunes d’Apple…Cela mérite réflexion. En guise de prolongement, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a lancé, conjointement avec Eric Besson (economie numérique), « une mission de réflexion sur la télévision connectée à internet et ses conséquences sur la réglementation audiovisuelle et sur le financement de la création ». Elle comprend cinq membres : Marc Tessier (Vidéo Futur, ex-Président de France Télévisions), Philippe Levrier (Centre national du cinéma ou CNC), Martin Rogard (Dailymotion), Takis Candilis (Lagardère Entertainment), et Jérémie Manigne (SFR). |