Jean-Bernard Levy n’a pas la langue dans sa poche.
A l’occasion d’un colloque ARCEP sur le thème « Innovation, investissement, régulation » (rediffusé en vidéo live sur Internet), le président du directoire du groupe Vivendi a abordé certains points de la régulation des télécoms « à la française » jugés inadaptés.
Dans son allocution de fin de matinée, il a mis l’accent sur trois points : le mobile, les réseaux fixes (donc la fibre) et les relations entre les opérateurs télécoms et les acteurs « over-the-top » (les acteurs dominants de l’Internet).
Jean-Bernard Levy a rappelé le principe sur lequel s’appuie la régulation mobile : « favoriser la concurrence par les infrastructures ».
Tout en ajoutant aussitôt que la régulation sectorielle ex-ante (en amont) est censée s’atténuer au fur et à mesure que le cadre concurrentiel se développe sur le marché. Et ce, afin de tendre vers un un régime de droit commun.
Mais, en France, « on observe une tendance contraire », a estimé le patron de Vivendi. « Je doute que le modèle actuel de régulation sur le mobile soit pertinent et efficace. »
Considérant que cette « politique court-termiste » a coûté 5 points de croissance à SFR (propriété du groupe Vivendi à 100% depuis peu).
Jean-Bernard Levy a pris l’exemple de la procédure d’attribution des licences 4G (très haut débit mobile) en cours de finalisation.
« J’entend parler de mutualisation. Ce n’est pas pertinent. Comment se différencier entre opérateurs ? C’est un nivellement vers le bas », a-t-il déclaré en substance.
Sur le front de la régulation de la téléphonie fixe, le dirigeant du groupe de communication française se montre aussi offensif.
Le marché reste « sous la règle de l’opérateur historique » en raison de son réseau cuivre incontournable pour les opérateurs alternatifs comme SFR.
Jean-Bernard Levy affiche sa perplexité sur les tarifs pratiqués : « Paie-t-on vraiment l’accès et la maintenance ? »
Le clou est enfoncé lorsqu’il évoque une « sur-rémunération » d’un milliard d’euros par an au profit de FT au nom d’un « soi-disant renouvellement du réseau cuivre ».
Ce montant « devrait être ré-orienté vers le deploiement de la fibre ».
(lire la fin de l’article page 2)
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