« L’Europe est spectaculairement en retard (…) mais c’est encourageant pour la France. »
Dans sa contribution au débat ARCEP sur le thème sur le thème « Innovation, investissement, régulation », Pierre Danon, Président du conseil de gérance Completel- Numericable, a eu du mal à trouver le bon tempo pour décrire l’état du déploiement du très haut débit.
« Il faut construire cette infrastructure très haut débit mais il manque 300 milliards d’euros en Europe. »
En effectuant un focus sur la France, le représentant du câblo-opérateur a cerné trois risques de fracture avec la fibre : « sociale » (des gens qui ont du 100 Mbit/s vs ceux qui n’ont rien), « géographique » (« ce serait terrifiant d’envisager d’avoir une proportion de 40% de la population dépourvue du très huat débit) et « économique » (des PME, qui quitteraient des zones d’activité dans des régions faute de raccordements THD, accélèreraient la désertification).
De manière plus basique, il existe une barrière sur les prix d’accès (« combien ça coûte »).
Difficile d’imaginer que les PME acceptent une facture de 2000 euros par mois pour une liaison en fibre contre des offres SDSL commercialisés par des opérateurs pour quelques centaines d’euros.
Dans ce débat du très haut débit, le câblo-opérateur Numericable joue sur une partition spécifique face aux opérateurs télécoms au profil plus classique (Orange, SFR, Free…).
« Nous avons déjà contribué et nous sommes prêts à investir(…)On est le petit canard(…)Dans la mutualisation des réseaux, il faut des normes pour faciliter l’interconnexion et l’ARCEP doit nous aider. »
Sa spécificité en qualité de câblo-opérateur ne colle guère aux schémas directeurs d’aménagement numérique du territoire lorsqu’ils sont réalisés au niveau des mailles régionales et départementales.
Pierre Danon se distingue aussi en évoquant le « diktat FTTH » (fibre à domicile) qui empêche l’organisation de la montée en débit en France (« 10 Mbit/s pour tous en attendant mieux »).
Alors que d’autres pays européens comme la Belgique ou le Danemark aurait compris l’intérêt de passer outre ce seuil psychologique.
Voila qui devrait faire plaisir à France Telecom qui n’attend qu’une prise en compte de la montée en débit sur le territoire.
A l’inverse d’un concurrent comme Iliad-Free, le dirigeant de Numericable se montre guère enthousiaste à l’idée de réduire le coût du dégroupage. « Je ne puis pas sûr que ce soit une bonne idée pour faciliter les investissements en infrastructures. » (Et pour la pression concurrentielle exercée sur Numericable également, pourrait-on ajouter)
Numericable affiche 9,4 millions de logements desservis en France et exploite sous condition une offre sociale SUN d’accès à 2 Mbit/s pour des résidents d’immeuble (4 euros par mois hors taxes).
Le groupe affiche 1,1 million abonnements Internet et « 8,2 millions de prises ouvertes à la fibre ».
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