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Archos : les yeux dans les Bleus et la tête à l’IoT

C’est toujours bon à prendre pour Archos : la marque a encore largement été mise en avant lors de la dernière rencontre des Bleus, mardi soir au Stade de France contre la Russie.

Et les actionnaires du fabricant français de terminaux numériques s’en réjouissent sur le forum du portail Boursorama.

C’est l’une des conséquences du partenariat que le groupe a signé pour quatre ans avec la Fédération française de football (FFF).

Valant aussi bien pour l’équipe première masculine que pour les féminines et les Espoirs, ce contrat court jusqu’en 2018. Il inclut plusieurs volets technologiques, dont la dématérialisation des feuilles de matchs.

La FFF a sa propre application, dont elle a sous-traité le développement. Archos intervient sur la partie hardware en fournissant 30 000 tablettes (modèle 101 Oxygen sous Android) pour équiper les 18 000 clubs de l’Hexagone.

Le déploiement se fait en deux temps. La première vague a concerné 7300 clubs qui ont pu, grâce à 12 000 ardoises, remonter 40 000 feuilles de match traitées et transmises automatiquement à la Fédération (95 % d’entre eux utilisent régulièrement le service, nous confie-t-on).

Les 18 000 tablettes restantes sont distribuées depuis début février. Une remise officielle a été effectuée dans le Centre – Val de Loire, une ligue pilote où l’ensemble des clubs sont équipés.

À l’approche de l’Euro 2016, le timing est idéal pour une opération séduction auprès du grand public, avec des éditions limitées du smartphone Archos 50 Cobalt et de la tablette Archos 101d Platinum. Quelques bonus sont préchargés, dont des photos dédicacées des joueurs et l’application FFF.

L’Archos 101d Platinum est déclinée en édition limitée Équipe de France.

Les Bleus & cie

Les yeux dans les Bleus ? Certes, mais Archos voit bien au-delà, à l’heure où la part du marché de l’activité France dans son chiffre d’affaires global continue de baisser (moins de 30 % en 2015).

Sur la feuille de route 2016, la Pologne et la Turquie sont en bonne position. La Roumanie l’est aussi, mais pour une autre raison : le groupe y a relocalisé ses activités de réparation, auparavant sous-traitées en Chine.

Archos a une analyse particulière de la concurrence, ne se comparant ni aux leaders du marché (« Apple et Samsung font du premium ; pas nous »), ni aux acteurs établis de type Sony, LG, HTC ou Asus (« Ils n’innovent plus et sont en perte de vitesse »), ni même aux acteurs chinois qui montent en puissance (« Ils veulent se mesurer à Apple et Samsung »)…

Alors comment définir le positionnement du groupe fondé il y a près de trente ans par Henri Crohas et dont Loïc Poirier assure la direction depuis 2013 ? Sur la mobilité, qui représente l’essentiel du CA, on est globalement sur des produits à « moins de 250 euros ».

Illustration avec les modèles 40 Power (49,99 euros TTC), 50 Cobalt (99 euros), 50 Power (129,99 euros) et 55 Cobalt Plus (149 euros), récemment ajoutés au catalogue et dont les livraisons démarreront ces prochaines semaines.

Il y a bien ce GranitePhone vendu près de 1 000 euros TTC, mais il s’agit d’un appareil à part. Pas au niveau hardware (c’est la configuration d’un Archos 50 Diamond, avec notamment un écran 5 pouces Full HD, une puce 64 bits Snapdragon 615 octocœur, 2 Go de RAM et 16 Go pour le stockage).

Mais l’OS embarqué est un dérivé d’Android basé sur la plate-forme de communication sécurisée développée par Sikur, entreprise dont le siège social est basé au Brésil, à Porto Alegre.

L’Archos 50 Cobalt aux couleurs des Bleus.

Uberiser l’IoT

« Notre clientèle est située essentiellement aux États-Unis », reconnaît Bénédicte Ernoult, Directrice marketing d’Archos.

On n’en saura pas plus sur le produit, placé sous la responsabilité de Logic Instrument. Archos considère comme sa branche BtoB ce spécialiste français de l’informatique mobile durcie dont il est le principal actionnaire avec, au dernier pointage officiel, près de 49 % du capital.

Sur l’exercice 2015, Logic Instrument représente moins de 5 % du chiffre d’affaires mondial d’Archos : 6,8 millions d’euros sur un total de 158,7 millions. C’est dans le même ordre d’idée en France, nous assure-t-on.

L’autre entité à suivre s’appelle PicoWAN. Filiale à 100 % d’Archos, elle développe une technologie du même nom, fondée sur un réseau longue portée et basse consommation (LPWAN) pour l’Internet des objets.

Archos s’appuie sur le protocole LoRa, mais ne fonctionne pas sur le même modèle qu’un Sigfox, un Qowisio ou un M2ocity : l’infrastructure n’est pas constituée d’antennes, mais de pico-passerelles qui viennent se greffer au réseau Internet en environnement résidentiel.

Ce sont ces passerelles qui créent le réseau sans fil basse fréquence (868 MHz) en direction des objets connectés. Elles se présentent sous la forme de prises télécommandées et sont compatibles avec tous les périphériques LoraWAN pourvus de puces Semtech ou d’autres composants adoptant la technologie de l’alliance éponyme.

Rentrée des classes

En minimisant les coûts d’infrastructure, PicoWAN compte proposer des tarifs plus avantageux aux utilisateurs. Henri Crohas nous évoquait dernièrement une offre à 50 centimes d’euro par an et par objet pour trois connexions par jour ; soit moitié moins que Sigfox.

La filiale d’Archos entend aussi faire de ses futurs clients de potentiels partenaires pour exploiter le réseau, en leur reversant jusqu’à 50 % des revenus. En tête de liste, les bailleurs de fonds.

Pour lancer la dynamique, 200 000 passerelles pourraient être distribuées gratuitement en Europe d’ici à fin 2016.

Pour le grand public, on sera sur un modèle de licences associées à des objets connectés. Des packs à 50 euros devraient arriver sur le marché au cours de l’automne. Concernant les entreprises, Archos réfléchit à un écosystème de partenaires pour le traitement de données et à des options premium comme la création de réseaux privés.

En la matière, on notera aussi cette ambition de « mieux monétiser la base installée » de smartphones et de tablettes. Archos avance à tâtons sur ce sujet qui pourrait impliquer la diffusion de publicité ciblée, la mise en place de programmes de fidélité ou encore la possibilité, pour des partenaires, de pousser des notifications.

En l’état actuel, l’attention se focalise surtout sur le Plan numérique pour l’éducation, qui doit toucher 3 millions d’élèves du secondaire d’ici à 2018.

La gestion du dossier est d’autant plus complexe pour Archos que les collèges, principaux concernés, sont placés sous la responsabilité des départements. Quelques contrats ont toutefois été signés, par exemple dans l’Aube et dans l’Aude.

« Les établissements sont particulièrement réceptifs, car en achetant des terminaux à moins de 250 euros, ils bénéficient d’une subvention », explique Bénédicte Ernoult.

Grâce notamment au secteur de l’éducation, Archos entend atteindre les 200 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le monde en 2016.

Premier motif de satisfaction : l’Ebitda consolidé est positif sur l’année 2015, à 800 000 euros, tandis que les pertes se réduisent à 2 millions d’euros, contre 13 millions en 2014.

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