La fraude 4-1-9, appelée « arnaque nigériane » en raison de sa provenance géographique historique, est une tromperie assez classique : un e-mail invite son destinataire à participer à un transfert de fonds fictifs en lui promettant une commission.
On pourrait croire que cette source d’arnaque est tarie tant elle est connue et grossière. Ce serait une mauvaise perception. Selon Cert-Lexsi, un cabinet français indépendant spécialisé en sécurité informatique, on assisterait plutôt à une montée en puissance depuis plusieurs mois.
Au niveau monde, l’institut recense plusieurs milliers de victimes (personnes physiques ou entreprises) par an. Cette arnaque serait à l’origine de pertes économiques considérables estimées à 3 milliards d’euros (4 milliards de dollars), rien que sur l’année 2006. En zoomant sur la France, ce sont 200 millions d’euros qui sont volés aux internautes. Chaque opération peut rapporter jusqu’à 250 000 euros aux escrocs et amener chaque victime à une faillite.
Du coup, la société d’expertise en sécurité IT tire à nouveau la sonnette d’alarme pour que les pouvoirs publics, qui mésestiment ce type de criminalité, puissent sensibiliser les utilisateurs du Web, toujours plus nombreux et parfois néophytes.
Un système de plus en plus perfectionné
Pourquoi cette intensification ? Essentiellement parce que les fraudes 4-1-9 se modernisent avec des messages toujours plus personnalisés et des mises en scène élaborées. D’abord, l’internaute reçoit un premier e-mail pour établir le contact. De nouveaux messages prennent le relais, avec documents falsifiés (chèques de banque, certificats, documents d’identité) à l’appui et de faux sites Internet copiant ceux des banques internationales. Des usurpations dont auraient été victimes la « plupart des prestataires financiers français « , estime Cert-Lexsis sans préciser de noms.
Toujours selon le spécialiste en sécurité informatique, ce sont 300 000 pe rsonnes qui prennent part activement à ces manipulations, des groupes majoritairement d’origine nigérianes, mais également des équipes implantées en Europe ou aux Etats-Unis. Ces sommes frauduleusement collectées alimenteraient les réseaux djihadistes, la rébellion nigériane et le trafic d’armes en Afrique, notamment au Tchad.
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