Une des difficultés du récent métier de loueur d’applications ou ASP (Application service provider) réside dans sa capacité à proposer à ses clients la palette applicative la plus large possible, susceptible de répondre à l’ensemble de ses besoins informatiques. C’est en tout cas la vocation des ASP généralistes et des ASP verticaux, qui restreignent cependant cette ambition aux besoins des entreprises d’un secteur d’activité donné. Dans ces deux cas de figure, l’ASP se positionne comme l’interlocuteur informatique principal de ses clients, à l’inverse des ASP dits horizontaux qui se concentrent sur la mise en ligne d’une unique application.
Cela dit, l’approche horizontale n’a plus trop la cote, l’approche mono-applicative comportant le risque d’introduire un cloisonnement préjudiciable du système d’information. En effet, comment intégrer les unes aux autres des applications hébergées chez deux prestataires différents, alors même que la valeur d’un système d’information réside précisément dans l’intégration et la synchronisation des divers modules applicatifs entre eux ? Elle ajoute en outre un degré de complexité en multipliant les fournisseurs et loupe ainsi un des objectifs principaux de l’ASP qui est de simplifier l’informatique au quotidien. Dans le passé, l’approche horizontale a souvent été le fait de start-up éditrices de logiciels de force de vente ayant cru trouver dans le modèle locatif un moyen habile de distribuer leur produit à moindres frais, via le Web. Et de fait, au fil des mois, plusieurs d’entre eux ont déposé le bilan (ISO, SellingVision…).
Des besoins très spécifiques
Mais revenons aux ASP généralistes. C’est précisément pour enrichir son offre applicative que l’un d’eux, Aspaway, met aujourd’hui un coup d’accélérateur à sa politique de partenariat avec des éditeurs de progiciels métiers, c’est-à-dire répondant à des besoins très spécifiques d’un secteur d’activité donné. Par exemple, la gestion commerciale des transporteurs… « Ce partenariat vise à aider ces éditeurs à migrer vers l’ASP, explique le PDG, Michel Théon. Or l’architecture de leurs applicatifs est le plus souvent de type client/serveur. Ils sont conscients qu’il faudrait les « webifier » [c’est-à-dire les réécrire selon une architecture trois tiers : données, serveur d’application, serveur Web, Ndlr] pour les rendre accessibles via Internet, mais beaucoup n’en ont pas les moyens. La meilleure solution est alors d’utiliser les technologies client léger de type Citrix ou Terminal Services de Microsoft. Cependant la migration en ASP ne se réduit en aucun cas à faire du portage sous Citrix. Ce que nous leur proposons, c’est premièrement de valider techniquement la solution sous Citrix : valider les débits télécoms, les mutualisations possibles, les terminaux utilisables, évaluer la consommation CPU? Et surtout valider le modèle d’un point de vue économique : mise en place d’une politique de tarification, motiver les forces commerciales? Ce travail de validation étant réalisé, une infime proportion d’éditeurs auront la tentation de devenir eux-mêmes ASP, car cette activité requiert des compétences en matière de télécoms et d’hébergement qu’ils n’ont pas. » Et c’est là qu’intervient à nouveau Aspaway qui, du même coup, récupère les clients de ces éditeurs tentés eux-mêmes par le modèle locatif.
Reste à savoir si les applications ainsi modifiées peuvent être utilisées en ASP dans des conditions de confort satisfaisantes. Pour beaucoup d’éditeurs, seules les applications dûment « webifiées » sont véritablement éligibles à une exploitation en ligne.
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