Objectif atteint pour Aspic Technologies… mais pas tout à fait dans les délais que visait Marc Muller.
Le cofondateur et principal dirigeant de cette start-up à l’origine d’outils logiciels de traitement sonore pour les professionnels du jeu vidéo et de la réalité virtuelle s’était confié, en mai dernier, à La Voix du Nord. Il espérait boucler, pour l’été 2016, une première levée de fonds d’au moins 500 000 euros.
Il aura finalement fallu attendre 2017 pour que l’opération soit officialisée. D’un montant de 600 000 euros, elle permettra à Aspic Technologies, dont l’équipe compte actuellement quatre personnes, d’accélérer son développement commercial.
Les trois investisseurs mentionnés sont des acteurs locaux. En tête de liste, le fonds Nord Création, filiale du groupe IRD (immobilier, aménagement, transmission d’entreprises…) et qui se positionne en amont de la chaîne de financement, avec des tickets de 50 000 à 300 000 euros dans l’optique d’un accompagnement des jeunes pousses sur 5 à 7 ans.
Autonomie et Solidarité, qui se présente comme « une S.A. collaborative de capital-risque solidaire », est également de la partie.
Le troisième larron se nomme A-Volute. Il est, comme Aspic Technologies, localisé au sein de la Plaine Images*, cluster fondé en 2010 dans la métropole Roubaix-Tourcoing pour soutenir le développement de projets dans les domaines du divertissement et de la communication digitale.
La comparaison ne s’arrête pas là : A-Volute a lui aussi ouvert son capital à Nord Création. C’était dans le cadre d’un tour de table de 1,7 million d’euros annoncé en 2015.
Surtout, l’entreprise fondée en 2004 donne également dans les technologies d’amélioration audio, « grâce à un système conçu pour leurrer le cerveau » en donnant l’impression d’un son 3D.
Né en 2014 à l’initiative de Marc Muller (CEO) et Quentin George (CTO), qui sortaient alors de l’université de technologie de Compiègne, Aspic Technologies présente son offre sous un angle similaire.
Au cœur de celle-ci, un moteur de traitement sonore pour le moment disponible en bêta privée. Accessible sous Windows, Mac et Linux, il peut également s’interfacer avec Unity et Unreal Engine.
L’idée est de permettre aux concepteurs d’environnements virtuels d’obtenir, en temps réel, un son réaliste.
Sous le capot, une technologie adapte les propriétés audio (réverbération, écho, occlusion) à l’environnement, modélisé sous la forme d’un fichier 3D.
À l’origine, Aspic Technologies visait les professionnels du jeu vidéo. La start-up a adapté son offre pour toucher, sous le prisme des « contenus immersifs », des domaines comme la simulation industrielle. Saint-Gobain en fait usage pour démontrer, via des visites en réalité virtuelle, la qualité acoustique de ses matériaux.
Pour élargir ainsi sa cible aux casques VR comme aux téléphones mobiles, non sans s’intéresser à l’industrie du cinéma, la start-up a développé une solution Audiostack basée sur une architecture modulaire. Elle a dernièrement été sélectionnée par le réseau Digiscope – qui exploite une dizaine de salles de réalité virtuelle en Île-de-France – pour produire des « films immersifs ».
* La Plaine Images dit abriter une centaine d’entreprises, pour 18 projets en incubation, 19 en phase d’accélération et 7 augmentations de capital bouclées, à hauteur de 8,75 millions d’euros.
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