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Assemblée nationale : les nouveaux experts du numérique et ceux qui ont raté la marche

La déferlante des députés Macron (La République En Marche ! ou LREM), qui va débarquer à l’Assemblée nationale, est marquée par des profils d’entrepreneurs que l’on connaît (ou peu) dans le secteur du numérique.

Petit tour des personnalités qui ont réussi à percer, à conserver leur siège ou qui ont été éjectées lors de ces élections législatives.

Ils décrochent un siège à l’Assemblée nationale :

Bruno Bonnell
(LREM)
Dans la 6ème circonscription du Rhône, Bruno Bonnell (ex-Infogrames, Robopolis, Robolution Capital) remporte l’élection avec 60,32% des voix dans un duel l’opposant à Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de l’Éducation nationale.
Jean-René Cazeneuve
(LREM)
Dans la première circonscription du Gers, Jean-René Cazeneuve (LREM) obtient 59,25% des voix. Outre le directeur général adjoint en charge des activités commerciales de Bouygues Telecom, un autre manager de l’opérateur avait rejoint l’équipe de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron : Didier Casas. Il a ré-intégré le groupe télécoms après la fin de la course à l’Elysée.
Stéphanie Do (LREM) Dans la 10ème circonscription de Seine-et-Marne, Stéphanie Do remporte l’élection avec 56,31% des voix. Cette diplômée d’un master II en gestion publique de l’ENA est passée par des cabinets de conseil et d’audit (Capgemini, Sopra, Mazars) puis est devenu chef de projet au ministère de l’Economie et des Finances.
Sylvain Maillard
(LREM)
Dans la  1ère circonscription de Paris, Sylvain Maillard obtient 50,80% des voix. Cet entrepreneur a créé en 2001  Atlantys Technology, une société d’import-export de composants électroniques.
Cédric Villani (LREM) Dans la cinquième circonscription de l’Essonne, le célèbre mathématicien (médaille Fields en 2010) remporte l’élection avec 69,36% des voix. Le directeur de l’institut Henri Poincaré de l’Université Pierre et Marie Curie, spécialiste de statistiques, adore les sujets big data et IA.

Les experts du numérique qui conservent leurs sièges à l’AN (short-list) :

Laure de La Raudière (Les Républicains) décroche 56,1 %. La députée LR, experte sur de nombreux dossiers du numérique conserve son fief dans l’Eure-et-Loir (troisième circonscription).

Proche de Bruno Lemaire (actuel ministre de l’Economie) qu’elle avait soutenu lors des primaires de la droite et du centre, elle a récemment signée un rapport sur les opportunités économiques de l’Internet des Objets avec Corinne Erhel*.

Celle-ci, députée PS sortante dans la cinquième circonscription des Côtes d’Armor, qui avait rejoint le mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, est décédée brutalement le 5 mai, juste avant le deuxième tour de l’élection présidentielle.

Ils ratent la marche de l’Assemblée nationale :

Isabelle Attard (Nouvelle Donne) L’ex-députée d’Europe Ecologie Les Verts, qui a quitté cette formation politique en 2013, n’a pas passé le cap du premier tour dans la cinquième circonscription du Calvados. A l’AN, elle avait pris des prises de position fortes sur les questions du numérique et avait manifesté son opposition à l’état d’urgence.
Patrick Bloche
(PS)
Il a été dépassé par Pacôme Rupin (candidat LREM) dans la septième circonscription de Paris. Député de la capitale depuis 1997, il s’est notamment opposé à la création de la Hadopi (Autorité de régulation contre le piratage numérique) et se montrait favorable à l’instauration d’une licence globale qui favorisait le partage des oeuvres.
Christian, Paul
(PS)
Son score (45,3 %) ne suffira pas dans la 2ème circonscription de la Nièvre. Présent sur les bancs de l’Assemblée nationale depuis 1997, Christian Paul est battu par Patrice Perrot (LREM). Figure du numérique au sein du Parti socialiste depuis le début des années 2000, il est notamment l’organisateur des premières « Rencontres parlementaires pour la société de l’information et de l’Internet ».
Lionel Tardy
(Les Républicains)
Avec 46,4% des voix, lionel Tardy n’a pas décroché son troisième mandat de député dans la 2ème circonscription de Haute-Savoie.  Il est battue par Frédérique Lardet (LREM). A la tête d’une PME de services informatiques jusqu’en 2015 (LTI), il est intervenu fréquemment à l’AN sur des thématiques comme l’open data, la copie privée, la simplification administrative ou la défense de la confidentialité sur Internet, notamment lors des débats sur la loi sur le Renseignement.
Alexandre Zapolsky
(LREM)
Le trublion de l’open source Alexandre Zapolsky était pourtant arrivé en tête du premier tour avec 10 points d’avance sur son rival des Républicains (Jean-Louis Masson) mais il échoue dans la 3ème circonscription du Var. Mais le patron de Linagora (fournisseur de solutions libres) n’a pas transformé l’essai. Donateur d’Emmanuel Macron (il se présente comme un de ses amis), Alexandre Zapolsky s’était aussi présenté à la présidence de l’organisation professionnelle Syntec Numérique en 2016 (qui est revenue au final à Godefroy de Bentzmann). Un récent article de Mediapart évoquait des techniques contestés de management au sein de Linagora.

Que deviennent les secrétaires d’Etat du numérique ?

Mounir Mahjoubi
(LREM)
Pari réussi pour l’ancien directeur de campagne Web du candidat Macron devenu Secrétaire d’Etat en charge du numérique dans le gouvernement d’Edouard Philippe. En réunissant 51,18 % sur son nom au deuxième tour dans la 16ème circonscription de Paris face à Sarah Legrain (La France Insoumise), il peut désormais envisager sereinement son avenir au sein du gouvernement.  Sa suppléante Delphine O pourra siéger à l’AN.
Axelle Lemaire
(PS)
Axelle Lemaire rate la transition entre le gouvernement et l’Assemblée nationale. L’ex-Secrétaire d’Etat au numérique avait quitté le gouvernement Valls (sous présidence Hollande) en février dernier. Elle était censée soutenir Benoît Hamon, le candidat PS pour la présidentielle. Mais, elle s’est révélée très discrète sur le sujet. Candidate dans la troisième circonscription des Français établis à l’étranger dans le cadre des élections législatives, elle perd face à Alexandre Holroyd (LREM). Le passage d’Axelle Lemaire au gouvernement restera marqué par sa loi pour une République numérique, qui s’est distinguée par une dimension de co-construction avec les internautes à travers une consultation en ligne avant le passage du texte au Parlement.
Nathalie Kosciusko-Morizet
(LR)
Le score de 45,5% dans la deuxième circonscription de Paris est insuffisant pour que Nathalie Kosciusko-Morizet puisse rejoindre l’Assemblée nationale.  Elle a notamment été secrétaire d’Etat à la Prospective et au Développement de l’économie numérique au sein du gouvernement Fillon (sous la présidence Sarkozy).

(Un grand merci à nos confrères de Silicon.fr d’avoir élagué le sujet)

(Crédit photo : Assemblée nationale : façade du 126 rue de l’Université – Paris)

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