Atari : dissensions franco-américaines sur fond de faillite
La société Atari n’a plus le soutien de son actionnaire principal et seul prêteur. La voici qui dépose le bilan, dans le sillage de ses filiales américaines.
Délaissée par son actionnaire principal et seul prêteur, la société Atari dépose le bilan.
Les filiales américaines Atari Inc., Atari Interactive, Humongous et California US Holdings ont demandé à être placées sous la coupe du « Chapitre 11 », loi régissant les faillites outre-Atlantique.
Elles cherchent à gagner l’indépendance vis-à-vis de leur holding française (cotée sur le compartiment C de Nyse Euronext Paris) pour recentrer leurs activités sur les jeux numériques.
Le Tribunal de Commerce du district sud de New York en a pris acte.
A quelques heures d’intervalle, la maison-mère française s’est elle-même réfugiée sous la protection du Livre VI des difficultés des entreprises. Démarche effectuée auprès du Tribunal de Commerce de Paris.
Ces décisions font suite à la défection de l’actionnaire principal, en l’occurrence BlueBay, qui détient 29% du capital et des droits de vote, et dont les deux fonds d’investissement (The BlueBay Value Recovery et The BlueBay Multi-Strategy) sont aujourd’hui en liquidation.
BlueBay a tenté sans succès de céder sa participation. Aucun des investisseurs sollicités depuis fin 2010 ne s’est porté candidat pour reprendre le flambeau et endosser les créances.
Notamment 21 millions d’euros dus au titre de la ligne de crédit, qui arrive à maturité le 31 mars prochain.
Toutes les entités du groupe poursuivront leur exercice durant cette période de redressement qui impliquera néanmoins, dans un délai de 3 à 4 mois, la restructuration ou la cession de tout ou partie des actifs.
Il est question de monnayer des licences sur des marques restées gravées dans l’histoire du jeu vidéo, comme Pong.
Aux Etats-Unis, les filiales d’Atari s’appuieront sur un apport de 5 millions de dollars émanant de Tenor Capital, spécialisé dans le financement des entreprises en difficulté.
La procédure s’assortit d’un réajustement dans le top management, effectif immédiatement. Démis de ses fonctions en qualité de directeur financier du groupe, Robert Mattes prendra sous son aile les seules activités américaines.
En Europe, c’est Laurence Betito, jusqu’alors contrôleur financier, qui remplira cet office.
Atari a vu sa santé minée par un contexte macroéconomique défavorable et un faible flottant, malgré un résultat opérationnel positif sur les deux derniers exercices fiscaux.
Et de résumer, dans un communiqué, avoir « cruellement manqué des moyens nécessaires au développement de son activité« .
« Compte tenu de la situation actuelle avec BlueBay, nous avons décidé de prendre ce que nous pensons être la meilleure décision pour protéger la Société et ses actionnaires« , explique le CEO Jim Wilson.
« Grâce aux procédures en cours, et en particulier le process d’enchères aux Etats-Unis, nous allons chercher à maximiser les produits de la vente dans le meilleur intérêt de la Société et de tous ses actionnaires« , conclut-il.
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