Atos Origin veut faire ses adieux à l’e-mail d’ici 2014
Atos Origin espère, d’ici trois ans, les salariés de la SSII n’utiliseront plus les e-mails pour communiquer en interne, mais se serviront de services collaboratifs et de plates-formes communautaires.
« Le déluge d’informations sera un des plus importants problèmes que l’entreprise devra gérer », a noté Thierry Breton, P-DG d’Atos Origin, lors d’une conférence de presse, rapporte Silicon.fr.
Il est vrai que nous produisons désormais en deux jours l’équivalent de ce que l’humanité a créé jusqu’en 2003, soit 5 exaoctets de données (5 millions de Go). La question de savoir comment accéder à la bonne information est plus que jamais d’actualité.
A commencer par l’e-mail. Sur les 200 courriels reçus quotidiennement en moyenne par les collaborateurs de la SSII, à peine 10% se révèlent utiles, annonce son dirigeant. Que d’heures passées à trier et rechercher les messages. « Il n’est pas normal que certains de nos collaborateurs passent des heures le soir chez eux à gérer leur messagerie », note-t-il.
Au total, entre 5 et 20 heures par semaine seraient ainsi consacrées à la gestion des e-mails. Autant de temps perdu pour la productivité du salarié. « L’e-mail n’est plus un outil approprié désormais », conclut Thierry Breton.
Penser différemment
« Il est temps de penser différemment », poursuit-il. Notamment en suivant l’exemple de la nouvelle génération qui n’utilise plus le courrier électronique (seul 11% des 11 – 19 ans se serviraient encore de la messagerie électronique). Comment ? En éradiquant purement et simplement l’usage de la messagerie asynchrone.
Un concept qu’Atos entend finaliser en interne d’ici 3 ans et probablement avant : « On espère l’atteindre dans les 18 mois », soutient Thierry Breton. Avant de proposer le concept à ses clients.
De quelle façon ? En adoptant des solutions innovantes directement inspirées des réseaux sociaux (social business solutions) à travers les outils collaboratifs et plates-formes communautaires mises en oeuvre dans l’entreprise.
Citons notamment la suite collaborative Microsoft Office Communicator qui permet notamment à 12% des employés du nouveau siège parisien de l’entreprise (située à Bezons) de télétravailler tout en restant en contact avec le reste des équipes de l’entreprise.
Ces outils de nouvelle génération permettent ainsi de partager et garder trace des idées proposées par les salariés. Outils collaboratifs et sociaux qui seraient aujourd’hui, chez Atos du moins, plus utilisées que les moteurs pour rechercher des informations.
Bref, après le Web puis les terminaux mobiles, ce sont les Facebook et leurs différentes déclinaisons qui entrent dans l’entreprise. « Les entreprises doivent se préparer à la nouvelle vague des usages et comportements », martèle Thierry Breton.
Accélérer la collaboration
Sauf que chez Atos Origin, la plate-forme sociale n’arrive pas en plus de la messagerie mais à la place. Les transferts de documents et archives des courriels sont remplacés par des outils de gestion de contenus, la messagerie instantanée, les « webphones » (ou smartphone) et les conférences en ligne assurent la communication visuelle. L’ensemble étant structuré par un système de gestion des flux de travail (workflow management systems).
Une mise en oeuvre baptisée FISH (pour Fresh Ideas Start Here tout en faisant référence au poisson logo de la société de service) chez Atos. Une plate-forme initiée par les équipes scientifiques pour accélérer la collaboration entre les membres de la communauté et dont les idées sont validées par les décisionnaires.
L’outil devrait donc être adopté au fil des mois par le reste des salariés de la SSII selon un système de communautés permettant ainsi de se concentrer sur les objectifs propres à chacun.
Une nouvelle façon de collaborer que Thierry Breton entend accélérer en vue de l’arrivée des équipes et activités de Siemens IT Solutions and Services (SIS), racheté en décembre 2010. La nouvelle entité doit en effet être opérationnelle au 1er juillet prochain.