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Auto-école sur Internet : des clous sur la route d’Ornikar

« Passer son permis de conduire de manière libre et abordable. » C’est le crédo de la start-up française Ornikar, co-fondée par Benjamin Gaignault et Alexandre Chartier, qui « compte devenir la première auto-école en ligne disposant de moniteurs partout en France pour un apprentissage mobile et à prix réduit ». Un positionnement original qui a irrité certains gérants d’auto-écoles traditionnels.

Début 2014, Ornikar a déposé un dossier de demande d’agrément auprès de la préfecture de police de Paris, conforme en tout point à la législation en vigueur. Mais, fin juin, six associations et syndicats d’auto-écoles ont assigné la jeune pousse repérée dans le palmarès des 101projets du nom d’un concours d’innovation lancé en 2013 par le trio Simoncini-Niel-Granjon.

Les parties attaquantes exigeaient la suspension des activités d’Ornikar en évoquant une concurrence déloyale, faute d’agrément (dont la délivrance semble d’ailleurs prendre plus de temps que d’habitude).

Dans la journée de mercredi (9 juillet), le tribunal de commerce de Paris a rejeté la demande dans une procédure en référé (sans juger sur le fond du dossier). « L’activité exercée par Ornikar, à ce jour, ne peut constituer le trouble illicite invoqué par les demandeurs », selon les premiers éléments recueillis par l’AFP.

Tant que la société ne réalise pas de cours d’auto-école sur Internet, elle ne peut pas faire l’objet d’une interdiction. Difficile de parler de « trouble manifestement illicite » alors que le service en ligne n’est pas opérationnel.

La requête initiale est donc déboutée mais, selon le syndicat Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC), la justice demande à Ornikar dans son ordonnance de référé de ne pas communiquer sur ses tarifs tant que l’agrément préfectoral n’a pas été obtenu. Toutes les références tarifaires doivent être supprimées du site Internet, sous peine d’une astreinte de 1000 euros par infraction et par jour constatée.

» Il y a bien une chose que cette start-up a inventée (rêvée ?) : le moniteur ‘free (… pardon ? Vous avez dit FREE ?) – lance’. Sauf qu’ils ont confondus autorisation d’enseigner et agrément ! Et le moniteur indépendant c’est ILLEGAL ! », revendique l’UNIC dans une contribution blog en date du 4 juillet.

Parallèlement, les deux jeunes entrepreneurs d’Ornikar ont lancé une pétition sur Internet pour sensibiliser l’opinion publique. Ils devraient rencontrer prochainement le Premier ministre Manuel Vallspour évoquer la situation de blocage.

Un million de français sont concernés chaque année par l’examen du permis de conduire. Avec les difficultés que l’on connaît : financement des cours d’auto-école, manque d’inspecteurs pour passer les examens et l’indisponibilité des moniteurs en fonction des régions.

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(Credit photo : Page Facebook Ornikar)

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