Les autorités américaines autorisent le rachat de McAfee par Intel
La Federal Trade Commission (FTC) a validé l’acquisition par Intel de l’éditeur de sécurité McAfee, annoncée cet été. Mais la Commission européenne doit encore donner son aval…
A défaut de convaincre les instances européennes, l’acquisition de McAfee par Intel, annoncée l’été dernier, a au moins reçu l’aval des autorités américaines.
Dans une courte note, Intel informe ses investisseurs que la FTC (Federal Trade Commission), le gendarme américain du commerce, a validé l’opération, rapporte Silicon.fr.
Rappelons qu’Intel a proposé 7,68 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros environ) pour mettre McAfee dans sa poche. Selon les quelques bribes d’intention dévoilées par le fondeur de Santa Clara, l’éditeur de sécurité resterait une filiale du groupe.
Sous l’angle technologique, l’idée est, à terme, d’intégrer les solutions de sécurité de McAfee directement au niveau des composants électroniques, ce qui placerait la sécurisation des systèmes un cran au dessus de l’offre logicielle actuelle qu’il est « toujours possible de contourner », selon ce qu’affirmait George Thangadurai, responsable général de la division PC et services chez Intel. Sans compter une fluidification des traitements qui augmenterait les performances globales des systèmes d’exploitation, sur le papier du moins.
C’est bien cette intégration matérielle qui inquiète la Commission européenne, qui craint une nouvelle position dominante d’Intel sur le marché de la sécurité. L’arrivée de McAfee chez Intel fermerait ainsi la porte des processeurs aux autres éditeurs de solution de sécurité du marché.
Certes, ils pourraient toujours se tourner vers AMD et les autres concurrents d’Intel (si tant est qu’ils soient technologiquement au point) mais cela ne changerait pas la situation en profondeur dans la mesure où le père des Xeon détient 80% du marché des processeurs.
Si le feu vert de la FTC est une étape importante dans le processus d’acquisition et la stratégie d’Intel à long terme, il ne suffit pas à valider l’opération. Il faudra aussi convaincre Bruxelles.
Dans son communiqué, Kevin Sellers, le vice-président et responsable des relations avec les investisseurs, précise que « nous continuons à travailler avec les équipes de la Commission européenne tandis qu’elles poursuivent leur examen [du dossier] ».
Une Commission qu’Intel commence à bien connaître suite à sa condamnation pour abus de position dominante prononcée en mai 2009. Bruxelles doit se prononcer d’ici le 12 janvier pour savoir si le rachat de McAfee passera comme une lettre à la poste ou bien sera soumis à une étude plus approfondie du dossier.