Avadis Tevanian, le ‘wonder boy’
Apple est inévitablement associé à l’image de son fondateur, gourou et PDG, Steve Jobs. Mais celui-ci s’est entouré de collaborateurs de tout premier ordre qui jouent un rôle essentiel dans l’évolution de la compagnie. Au nombre de ceux-ci, Avadis « Avie » Tevanian, responsable des logiciels.
Tevanian est le « wonder boy » de l’équipe de Steve Jobs. Sans lui, Apple aurait probablement eu le plus grand mal à s’extirper du casse-tête que constituait l’évolution du système d’exploitation Macintosh. Il détient un diplôme de docteur en informatique de l’Université Carnegie Mellon. C’est là qu’il a fait ses premières armes en développant un noyau de logiciel système très puissant, Mach. Ce noyau est très simple, très robuste, ce qui en fait un élément de choix pour développer un système d’exploitation. Mach vient de loin, puisqu’il repose sur RIG (Rochester Intelligent Gateway), un système d’exploitation modulaire des années 70. Le projet Mach commence lui en 1984 et repose sur un micro-noyau (ou microkernel), qui fournit des services de contrôle de process, de communication, d’entrées-sorties et de gestion de la mémoire.
Sur ces quatre familles de services, un véritable système d’exploitation peut s’appuyer pour fournir des services plus complexes. C’est ce qui a été fait en ajoutant sur ce noyau le système BSD, une des nombreuses versions d’Unix. En janvier 1988, Tevanian rentre chez NeXT, la société créée par Steve Jobs suite à son éviction d’Apple en 1985. Son avance dans le domaine des logiciels système lui permet de devenir très vite responsable des principaux développements de NextStep, de sa technologie « d’objets distribués portables », qui permet de développer des logiciels sur des systèmes multiples, et du portage de NextStep sur les systèmes RISC.
En février 1997, Avie Tevanian est nommé par Steve Jobs au poste de vice-président en charge des logiciels. Depuis son arrivée, il a suivi deux pistes pour le système d’exploitation du Mac. D’abord, l’amélioration par touches successives et transitoires du vieux système du Mac. Ces améliorations le rendent plus stable qu’auparavant et lui permettent d’être « compatible » avec MacOS X, le futur OS. La reprise en main du projet de nouvel OS est son autre grand chantier. Tevanian lui a fait faire du chemin. MacOS X repose directement sur son travail depuis 1984, notamment en reprenant le noyau Mach. Il disposera de deux subtilités : il sera en mesure d’être porté très rapidement sur d’autres architectures matérielles et devrait pouvoir faire fonctionner plusieurs systèmes d’exploitation simultanément. C’est ainsi que MacOS 9 et X pourront cohabiter, alors qu’ils sont différents. Mais d’autres systèmes pourraient également profiter de ces performances (Windows NT, Solaris, AIX,?).
Ce n’est pas tout, Tevanian est aussi responsable de l’effort réalisé en matière de vidéo sur la plate-forme Apple. C’est lui qui supervise le développement de QuickTime dans sa forme la plus aboutie obtenue pour l’instant et notamment sa capacité à diffuser directement des programmes. Outre les derniers efforts sur MacOS X, dont la version de commercialisation est prévue en janvier, il nous réserve une surprise avec QuickTime 5, dont une version de démonstration pourrait voir le jour au Seybold.
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