Nvidia a présenté, en début de semaine, un nouveau protocole de communication entre plusieurs centres névralgiques du PC. L’ESA (Enthusiast System Architecture) vise à contrôler finement et en temps réel le fonctionnement des alimentations, du châssis et du système de refroidissement à eau (watercooling). Ce qui permettra d’ajuster la consommation énergétique et les émissions de bruit, essentiellement.
Concrètement, l’ESA se traduira par la présence d’un microcontrôleur (une puce de quelques millimètres carrés) inséré dans les composants en question. Son protocole d’information permettra aux différents périphériques internes de communiquer entre eux afin d’optimiser les performances en fonction des besoins du système.
Et de faire remonter les informations à l’utilisateur qui, à l’aide d’un pilote adéquate, pourra ajuster au plus fin les performances de sa machine. Nvidia a déjà développé son propre pilote qui prend l’apparence d’une animation 3D sous OpenGL comme il se doit pour un constructeur de puces graphiques.
Bientôt dans les serveurs?
L’ESA s’apparente à une interface simplifiée pour overclockers en herbe. Si le contrôle de la consommation et de la température permettra de pousser les puissances des machines dans leurs derniers retranchements, le protocole devrait s’avérer fort utile dans les opérations de maintenance et de diagnostique. Une alimentation défaillante ou insuffisante sera immédiatement signalée à l’utilisateur. Et les constructeurs pourront s’appuyer sur l’ESA pour installer des systèmes d’alerte visuel à l’avant du PC (sous forme de simples diodes LED, par exemple, dont le changement de couleur avertira l’arrivée de problème ou risque de défaillance).
Si l’ESA vise dans un premier temps les utilisateurs avancés et techniciens (early adopters), le constructeur pense que le système pourra s’inviter dans les centres de données, sur les serveurs notamment, mais aussi sur les ordinateurs mobiles. Et, à moyen terme (2009), dans une nouvelle génération de PC dits « intelligents ». L’idée restant d’en faire un standard généralisé dans les boîtiers au même titre l’USB, par exemple.
Un protocole open source
Les machines estampillées ESA sont attendues dès novembre 2007. Dell, HP, Alienware, Falcon, Asus, MSI, Gigabyte, CoolerMaster, Tagan, Thermaltake… une quinzaine de fabricants de PC, de cartes mères, de systèmes de refroidissement et d’alimentation ont participé à l’élaboration du protocole. Ce qui devrait accélérer son déploiement.
Un développement d’autant plus rapide que l’ESA est proposé sous licence open source. « Nous ne tirons aucun profit financier de l’ESA« , soutient un porte-parole de Nvidia, animé par l’idée de faire progresser l’architecture des PC tout comme Intel le fit avec le PCI Express. La libre disponibilité des spécifications de l’ESA permettra à n’importe quel développeur ou constructeur de proposer ses solutions de contrôle du PC à partir d’un protocole standard. Celui-ci sera certifié par le laboratoire de test indépendant Allion.
Il reste à connaître l’impact tarifaire qu’aura l’intégration de l’ESA sur les composants et, donc, le prix global de la machine. Selon Nvidia, ce serait insignifiant.
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