Avec son portail Zaoza, Vivendi lance un nouveau concept de partage de contenus
Pour 3 euros par mois, le groupe de communication propose l’accès à du contenu exclusif (jeux, musique, vidéo…) en mode multi-canal (PC, mobile…). C’est audacieux.
« Les droits sont tous ouverts sauf celui d’Apple« , ajoute le dirigeant. Une manière d’avouer qu’un certain nombre de contenus pourraient ne pas être lisibles sur les iPhone. De plus, un contenu déjà partagé ne pourra plus être transférer vers un troisième contact. Mais là encore, la décision finale reviendra aux ayants droit.
Bien décidé à s’imposer sur Internet comme un acteur majeur après l’échec de son portail Vizavi au début des années 2000, Vivendi tente donc de revenir à travers la commercialisation de contenus sur un mode qui génère 70 % des revenus de l’entreprise : l’abonnement.
Pour lancer la machine, VME joue la carte du marketing viral. Après avoir séduit 116 000 « ambassadeurs » à travers le site de teasing MagicZaoza, VME va les encourager à inviter leurs relations. L’ouverture publique du service est prévue pour début avril. En attendant, les ambassadeurs en question bénéficient de la gratuité du service.
Extensions européennes prévues
Objectif : séduire 500 000 abonnés d’ici la fin de l’année. Ce qui doit représenter le seuil de rentabilité pour la société qui, selon Cédric Ponsot, a investi plus de 10 millions d’euros en un an.
« Un investissement faible à côté d’une stratégie de rachat de sociétés qui pourrait se chiffrer en centaines de millions d’euros« , justifie le directeur. Dans tous les cas, « la rentabilité est visée en ordre de mois et non d’année, le modèle doit s’autofinancer pour se diffuser à l’international« .
Après la France, VME lancera Zaoza en Allemagne, puis dans d’autres pays européens et, selon les développements, à une échelle plus mondiale. Selon Cédric Ponsot, les fournisseurs de contenus accueillent favorablement le projet. « Tous les ayants-droit sont là, ils trouvent la démarche innovante. » EMI, Sony BMG, Universal Music, Because et Believe ont déjà signé. Côté jeux, on note la présence d’Eidos (Lara Croft) et Vivendi Games Mobile.
Difficile de savoir si le concept va séduire. Mais le pari de Vivendi est pour le moins aussi ambitieux qu’original.