« Lors de la souscription, [les] éléments essentiels […] sont traduits […] sous la forme d’un code informatique pour former un ‘smartcontract’ [sic], c’est-à-dire un programme qui va solliciter de manière autonome les informations nécessaires à son exécution […] ».
Cette mention figure dans les conditions générales d’un produit d’assurance dont AXA vient d’annoncer le lancement.
Baptisée « fizzy », l’offre couvre les retards d’avion. Elle a la particularité d’automatiser le processus de remboursement grâce à la blockchain Ethereum.
Lors de la souscription (qui doit s’effectuer au plus tard 15 jours avant le vol), diverses informations, dont le prix de la police, l’heure d’arrivée prévue et le montant de l’indemnisation potentielle, sont enregistrées dans le fameux smart contract.
Ce dernier est connecté à une base de données sur le trafic aérien mondial ; en l’occurrence, celle de l’entreprise américaine FlightStats. En cas de retard supérieur à deux heures, il déclenche l’indemnisation, sans nécessiter de déclaration de sinistre.
AXA parle d’assurance « paramétrique », au sens où la décision de remboursement est prise par la machine, en fonction de données externes qu’on appelle « oracles » dans le jargon blockchain.
Développé par AXA Travel Insurance, AXA Global Parametrics et le pôle d’innovation AXA Next, fizzy est pour le moment en test pour tous les vols directs entre l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et les États-Unis.
Le groupe d’assurance vise une couverture globale à l’horizon 2018, moyennant des partenariats avec compagnies aériennes, agences de voyages et aéroports.
Ce n’est pas son premier projet dans l’univers de la blockchain. On aura relevé, entre autres, une alliance avec BNP Paribas et la start-up lilloise Utocat dans le domaine de la gestion d’actifs, avec l’objectif d’optimiser la distribution des fonds et les flux d’informations entre acheteurs et vendeurs.
Sur le front des investissements, AXA avait mis, début 2016, un ticket dans Blockstream. La jeune pousse américaine développe une technologie qui permet de créer des blockchains communicantes, capables de s’échanger des données et d’en valider les unes pour les autres.
Le groupe français est aussi membre de LaBChain.
Ce consortium est piloté par la Caisse des dépôts, qui le présente comme un « laboratoire d’innovation dédié aux architectures de consensus décentralisé ». Il a présenté des cas d’usage dans la connaissance client et la réduction du risque de crédit.
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