Début mars, Tariq Krim remettait à Fleur Pellerin son rapport* intitulé « Les développeurs, un atout pour la France« .
Dans ce document, le créateur de Netvibes, également PDG-fondateur de Jolicloud et vice-président du Conseil national du numérique, liste une série de mesures ayant vocation à mieux valoriser le métier. Parmi ses recommandations figure la création du « visa développeur », destiné à attirer les cerveaux étrangers du numérique.
Il s’agit en fait d’adapter le modèle du « passeport de talents », qui permettra, à partir de 2015, de faciliter l’installation, dans l’Hexagone, de créateurs et investisseurs d’origine étrangère. Ce titre prend la forme d’un visa de quatre ans, renouvelable pour les mandataires sociaux, les chercheurs et les profils hautement qualifiés.
Une initiative soutenue par Axelle Lemaire. La nouvelle secrétaire d’État chargée du numérique dans le gouvernement Valls évoque toutefois « un outil parmi d’autres » et suggère de l’inscrire dans une vision plus globale de la politique d’attractivité française. Laquelle impliquera notamment une baisse des charges des entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité, un « choc de simplification » administrative, des dispositifs de soutien des start-up étrangères innovantes ou encore la simplification du régime de TVA applicable aux entreprises importatrices.
A l’heure où le numérique est, selon Pôle emploi, le secteur où les recrutements sont les plus difficiles à effectuer, le « visa développeur » pourrait servir les intérêts des patrons français du Net pour attirer les profils recherchés. C’est en ce sens qu’Axelle Lemaire s’exprime dans le Journal du Dimanche : « Internet étant global, la mobilité humaine dans les filières du numérique est extrêmement forte, plus que dans n’importe quel secteur« . Et d’ajouter : « Les professionnels du numérique ne sont pas, en France, suffisamment valorisés […]. C’est d’autant plus paradoxal que le chômage des jeunes est élevé et qu’au moins 36 000 créations nettes d’emplois sont attendues dans le secteur numérique au cours des cinq prochaines années« .
Le gouvernement veut donc attirer ceux « qui peuvent aider l’économie française à se tourner vers l’avenir numérique » et élaborer un projet de loi sur le numérique qui concilie compétitivité et libertés. Le texte, qui sera précédé d’une consultation confiée au Conseil national du numérique, a pris du retard. Il devrait être présenté en juin en Conseil des ministres, comme le note Silicon.fr.
* Dans son rapport, Tariq Krim préconise également de faire naître des vocations chez les jeunes en proposant très tôt un apprentissage des bases de la programmation. Il met également l’accent sur les formations courtes, qui permettent d’assurer « une plus grande adéquation entre l’offre et la demande de compétences ». De son son avis, le numérique doit par ailleurs être présenté comme « une chance » pour les décrocheurs, dans la philosophie de l’école 42 de Xavier Niel.
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