L’Autorité de régulation des télécoms (ART) aurait, selon le quotidien Les Echos du 10 décembre 2003, approuvé la baisse proposée par France Télécom sur les tarifs de revente des lignes ADSL via l’option 5. La baisse tarifaire concernera donc exclusivement les fournisseurs d’accès dont Wanadoo est l’acteur dominant (avec plus de 50 % des abonnements Internet). Il est vrai qu’en tant que filiale de l’opérateur historique, le FAI ne pouvait plus vendre ses services à des prix inférieurs à ses coûts suite à une condamnation, à l’été 2003, par la Commission européenne, sur la base d’une observation de la mise en place de l’ADSL entre 1999 et 2000. Une condamnation a posteriori qui avait donc permis à France Télécom de monopoliser le marché naissant du haut débit sur la paire de cuivre.
Tarifs en fonction des zones géographiques
Les nouveaux tarifs approuvés par l’ART ne seraient pas appliqués avant la mi-février 2004 et non au 1er janvier comme le souhaitait France Télécom. Cela afin de ne pas permettre à Wanadoo d’anticiper la baisse pour se lancer dans des promotions de Noël qui risqueraient de déstabiliser les offres concurrentes. En revanche, l’ART aurait accepté l’idée d’autoriser l’opérateur à moduler ses tarifs en fonction des zones géographiques. Les « gros » répartiteurs (qui collectent plus de 20 000 lignes) et ceux situés dans les agglomérations denses en population bénéficieraient d’une baisse plus importante que les « petits » centraux (moins de 20 000 lignes) installés dans les zones à faible densité. Globalement, les baisses de tarifs varient entre 12 et 60 % selon les offres (ADSL 128, 512 ou 1 024 Kbits/s) et le type de répartiteurs.
On ignore encore comment sera répercutée la baisse. L’ART se prononcera officiellement vendredi prochain sur cette décision. Mais il est désormais à craindre un ADSL à deux vitesses comme le suggérait Libération il y a quelques semaines (voir édition du 21 novembre 2003). Reste à savoir si ce décalage interviendra sur les tarifs (qui seront plus élevés dans les campagnes que dans les villes) ou sur les débits (qui seront, à prix équivalents, plus élevés dans les villes). Une politique dont, au final, pourraient profiter les collectivités locales. Autorisées à devenir opérateurs, elles pourraient s’adresser aux opérateurs concurrents pour, à l’image de Pau, gérer leur propre réseau.
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